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Fâche-toi Mère Nature

Selon les experts de l’Organisation météorologique mondiale (OMM), l’année 2016 sera la plus chaude, et ce, depuis le début des mesures de températures. Cette année, la Terre bat tous les records de chaleur, avec en moyenne une augmentation de 1,3 degré au-dessus du niveau de référence des experts, celui de l’époque préindustrielle.

À la lecture des gros titres et autres articles dans les médias sur la montée en température de cette bonne vieille planète bleue, il est évident qu’aucun de ces experts n’ont posé les pieds au Grand-Duché du Luxembourg cet été, ou du moins durant la période que l’on ose encore appeler «été», tant le soleil et la chaleur se sont fait timides. Au contraire de l’été dernier, caniculaire, le deuxième le plus chaud jamais observé depuis 1947. En moyenne, les températures maximales avaient atteint 24,7 °C avec un pic à 36,1 °C un 4 juillet. Rien à voir avec celui du mois dernier où le pays a connu un cycle, qui semble sans fin, d’un jour de chaleur pour trois jours de pluie. Au passage, une bonne tempête ravageant notamment l’est et le centre du pays.

Alors oui, il y a de quoi s’arrêter trente secondes sur le terme «réchauffement climatique». S’il est indéniable que la planète se réchauffe, à cause de l’homme, chez nous, le climat change. On parle alors d’un «changement climatique». Quand on y réfléchit bien, c’est peut-être le seul moyen qu’a trouvé la Terre pour nous faire comprendre l’urgence de la situation. Car, dans le fond, la chaleur ne nous gêne pas, contrairement à la pluie, au vent, aux tempêtes, etc.

La Terre l’a bien compris et a décidé d’accélérer ses messages de prévention chez nous, les pays développés. Le problème, c’est qu’elle est encore trop gentille avec l’homme, qui n’a pas encore pris au sérieux les avertissements de Mère Nature. En même temps, il faut le comprendre, ça ne lui coûte pas grand-chose dans son monde matériel. Quelques millions d’euros, deux trois routes à refaire et un peu de paperasse d’assureurs à remplir, parfois des blessés (voire des morts), bref trois fois rien. Mère Nature doit bien regretter d’avoir éduqué l’homme sur le modèle de l’enfant roi.

Jeremy Zabatta (jzabatta@lequotidien.lu)