Ce week-end de congrès politiques aura permis de tirer une conclusion claire et nette : si les communales du mois d’octobre constitueront une première étape sur la route de la reconquête du pouvoir, la campagne électorale en vue des élections législatives de 2018 a virtuellement, mais clairement, débuté. D’ailleurs, samedi, le président du plus grand parti d’opposition, Marc Spautz, a largement insisté sur la «clarté» de son discours et sur le caractère «populaire» du CSV. Il a ajouté que son parti pourrait à lui seul glaner l’an prochain plus de suffrages que les trois partis de la majorité réunis.
Au congrès du LSAP, dimanche, on a forcément décrié ce positionnement du CSV, de même que l’on a critiqué la volonté de ce parti de vouloir «être en campagne permanente durant les 18 mois à venir». Enfin, on a fustigé le «plan secret» que nourriraient les chrétiens-sociaux. Sur ce point, le chef du groupe parlementaire socialiste, Alex Bodry, s’est montré catégorique, en pointant du doigt l’attitude quelque peu «complotiste» du CSV. Car selon les socialistes, le Parti chrétien-social et l’ADR auraient fignolé un «plan commun secret» afin de signer un accord de coalition. Selon le député, ce plan coulerait de source et serait, donc, encore plus clair que la clarté mise en avant par le CSV.
En effet, l’ADR se serait débarrassé de son désormais ex-élu communal de Pétange aux idées ancrées très à droite, voire à l’extrême droite, Joe Thein, uniquement pour se racheter une conduite, se repositionner davantage au centre droit et préparer cette «coalition CSV-ADR de droite», selon Alex Bodry.
Pour le député socialiste, la chose est entendue et lutter contre l’objectif de cette coalition sera le premier «défi» des socialistes à l’horizon des législatives. Mais pour le LSAP, il ne faut pas vendre la peau de l’ours avant de l’avoir tué, d’autant que le pays a besoin de calme et de discussions, au lieu d’une campagne permanente menée sur 18 mois. En clair, le gouvernement du pays a besoin de sérénité et non de projections spéculatives politico-politiciennes du CSV et des «populistes» de l’ADR, selon le président du LSAP, Claude Haagen.
Claude Damiani