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Et un et deux et…

La campagne visant à administrer une troisième dose de vaccin anticovid aux personnes les plus âgées est lancée. Mercredi, la ministre de la Famille, Corinne Cahen, et la ministre de la Santé, Paulette Lenert, ont annoncé que les équipes mobiles de l’Inspection sanitaire seront déployées dès le 27 septembre. Dans un délai de deux ou trois semaines, tous les résidents des structures accueillant des personnes âgées auront eu l’occasion d’obtenir leur «booster», nom donné à cette troisième vaccination. En parallèle, les plus de 75 ans seront invités à faire de même.

Le Luxembourg n’est pas le seul pays à s’engager sur le chemin de la triple vaccination. Le système immunitaire déficient des personnes âgées justifie pleinement la décision de leur offrir une troisième dose du vaccin. La communauté scientifique valide aussi le choix. Plus problématique est la généralisation de la troisième dose pour l’ensemble de la population. Israël offre déjà à tous ses résidents de plus de 12 ans l’injection d’un «booster». Dans d’autres pays, les appels à suivre le mouvement deviennent de plus en plus pressants.

Même si la hausse des infections et des hospitalisations peut justifier l’administration d’une troisième dose, il ne faut pas perdre des yeux que les pays les mieux lotis continuent ainsi à mettre en avant leur propre intérêt. Autrement dit : ils s’emparent d’une quantité encore plus importante d’un vaccin qui, sur le plan mondial, est très inégalitairement réparti. Seulement 20 % des habitants des pays à faible revenu ont reçu une première dose de vaccin, contre 80 % dans les pays à revenu élevé. Sur le continent africain, moins de 4 % des plus de 1,35 milliard d’habitants sont aujourd’hui vaccinés.

Le président américain, Joe Biden, vient d’annoncer devant l’ONU vouloir vacciner 70 % de la population globale d’ici la fin 2022. Des milliards de doses devraient être offertes par les pays riches pour atteindre cet objectif, indispensable pour mettre fin à la pandémie. Sachant que le programme Covax, en charge d’une répartition équitable du vaccin, ne va recevoir que 1,4 des 2 milliards de doses promises pour 2021, le chemin menant à l’éradication du virus s’annonce périlleux…

David Marques

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