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En toute transparence

Il y a de quoi devenir paranoïaque. Dans notre édition d’hier, nous évoquions dans nos colonnes les résultats des «tendances» Google concernant les élections au Luxembourg. Oui, le géant d’internet sait ce que les Luxembourgeois tapent sur leur clavier quand ils vont sur son moteur de recherche. Promis, personne d’autre n’est au courant, sauf la grande compagnie qui peut faire ses analyses avec cette quantité de données… et dévoiler les noms du politicien et du parti qui intéressent le plus le potentiel électeur. Ne faites pas les surpris, nous sommes tous surveillés de près.

Cet été, des articles ont fleuri pour signaler que nos nouvelles voitures intelligentes et ultraconnectées pouvaient écouter nos conversations, entendre ce que nous mettons à la radio en roulant. Idéal pour repérer quels sont nos sujets d’intérêt, notre musique préférée, notre station adorée. Des données et encore des données pour faire vrombir le moteur du marketing des grands groupes qui nous inondent de messages sur nos boîtes mail ou qui font apparaître des publicités ciblées sur les sites internet que nous consultons. Désormais, plus besoin de débusquer ces informations si précieuses sur les réseaux sociaux comme Facebook ou Twitter. Tout le monde s’y met pour tenter de répondre à nos besoins toujours insatisfaits et titiller notre envie de dépenser encore plus pour des choses inutiles. Et ce marketing marche aussi avec la politique. Demandez à Donald Trump et à Cambridge Analytica.

Aujourd’hui, la chasse au consommateur ne connaît pas vraiment de règles. On peut même vous pister pour suivre vos déplacements, pour savoir dans quels magasins vous allez, quels moyens de transport vous empruntez, quelles activités sportives vous pratiquez… ou encore à quel meeting politique vous allez vous rendre ou à quelles manifestations vous allez participer. Comment? Juste en localisant votre smartphone. Cette stratégie est déjà utilisée par les grands centres commerciaux pour calculer leur fréquentation, mais aussi pour vous permettre de savoir s’il y a du monde au supermarché en deux clics. Nous sommes comme des livres ouverts. Quelqu’un chez Google connaît peut-être déjà les résultats des élections du 8 octobre?