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En surchauffe

Les prix de l’énergie n’ont pas fini de grimper. Avec la reprise économique, liée à la fin de l’état de siège pandémique, tous les chiffres sont au rouge pour les consommateurs ou au vert pour les entreprises d’énergie. C’est selon le point de vue… Le prix du gaz ne cesse de battre record sur record tout comme les prix des carburants. Plus généralement, c’est l’inflation qui a fait son grand retour dans notre vie et de façon assez brutale. La facture grimpe sans cesse. D’accord, l’index devrait être déclenché très prochainement au Grand-Duché, mais ce ne sera qu’une faible consolation. Cette envolée des prix ne s’arrêtera pas demain, car le problème ne vient pas que des usines à l’arrêt à cause du virus ou qui ont du mal à redémarrer… il vient aussi de nous et de notre frénésie d’achats. Cette boulimie post-pandémique provoque également des problèmes d’approvisionnement en matière première. Il n’y a pas que le secteur du bâtiment qui soit touché. Le journal français Le Parisien titrait récemment «Y aura-t-il assez de jouets pour Noël?» à cause de ces pénuries. Ambiance. Et ne parlons pas des constructeurs automobiles qui se retrouvent à ne plus pouvoir fabriquer de véhicules à cause du manque de composants électroniques. Il va falloir être patient si vous voulez acheter une voiture neuve…

La pandémie mondiale de coronavirus a anesthésié la quasi-totalité de la planète durant un an et demi. Quand la menace s’est éloignée, le rebond a été spectaculaire. Avec les effets pervers que nous connaissons aujourd’hui. Lors des confinements successifs, beaucoup rêvaient d’un «monde d’après» plus vertueux, centré sur les plaisirs simples et essentiels de la vie, avec une consommation mesurée et réfléchie. Et puis, il y avait le réchauffement climatique. Oui, nous devions changer pour un monde meilleur, respectueux de la planète. Raté. Ce «monde d’après» féerique imaginé cloîtré dans nos maison ou appartement n’existera pas. Notre soif inextinguible n’a pas disparu. Dès que la bride a été lâchée par les autorités, la consommation a explosé. Comme si rattraper ces mois de frustration passait obligatoirement par l’usage abusif et compulsif de sa carte bleue. Aujourd’hui, il y a déjà surchauffe.

Laurent Duraisin