L’Union européenne ne semble pas avoir tiré les leçons du début de la pandémie de coronavirus. Même si la situation est moins urgente aujourd’hui, les 27 États membres agissent une nouvelle fois de manière individuelle pour gérer les contrecoups de l’énorme vague de covid qui déferle sur la Chine. Plus concrètement, il s’agit de définir des mesures communes pour contrôler l’arrivée des voyageurs en provenance de la République populaire. Test PCR négatif obligatoire ou pas, telle est la question. Une question qui a finalement été tranchée par un compromis très vague. Mercredi, l’UE a «vivement encouragé» les 27 à rendre obligatoire un test covid négatif pour les personnes arrivant depuis la Chine sur le territoire européen.
L’Italie, l’Espagne ou la France n’ont pas attendu le verdict de Bruxelles pour agir. L’Allemagne, qui compte quelques-uns des plus grands aéroports du Vieux Continent, s’est jointe jeudi à la démarche d’imposer un test PCR aux voyageurs en provenance de Pékin ou Shanghai. Le Luxembourg a finalement aussi décidé d’agir, renvoyant vers l’«approche européenne coordonnée, progressive en étapes, et proportionnelle à la menace sanitaire». À ce jour, on ne peut cependant pas vraiment parler d’«approche coordonnée».
Le Grand-Duché – il est vrai, sans ligne aérienne directe avec la Chine – se contente d’obliger les voyageurs à déclarer leur présence, avec à la clé des tests PCR aléatoires. Plus conséquents semblent le séquençage de ces tests et le renforcement de la surveillance des eaux usées, notamment en provenance de l’aéroport de Luxembourg. La Belgique est également engagée dans cette voie, mais elle impose un test négatif pour pouvoir débarquer à l’aéroport de Zaventem.
Au moins, les pays de l’UE semblent être d’accord sur un suivi plus étroit de l’apparition d’éventuels nouveaux variants du covid, potentiellement plus pathogènes et, donc, plus dangereux. Une chose interpelle toutefois : les scientifiques jugent peu utiles les nouvelles restrictions au vu de la grande immunité de la population européenne et de la circulation majoritaire en Chine du variant Omicron. Mieux vaut cependant prévenir que guérir. Il est d’autant plus déplorable que l’UE avance en ordre dispersé.