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En manque de bras

Le manque actuel de main-d’œuvre s’explique par des raisons à la fois conjoncturelles et structurelles. La croissance de l’activité se heurte à un vieillissement de la population et une inadéquation grandissante entre les compétences des travailleurs et les besoins des employeurs. À qui imputer la faute?

Hier, le Liser a publié une étude qui livre des éléments de réponses. Il s’avère qu’il existe un double manque de qualités. En premier lieu, il est consternant de constater que la moitié des entreprises qui éprouvent des difficultés à recruter des employés non qualifiés se retrouvent face à des candidats qui n’affichent ni la bonne attitude ni la motivation nécessaire pour être embauchés.

Heureusement, une proportion semblable d’employeurs réussit à mettre la main sur des candidats qui ne correspondent pas entièrement au profil recherché, mais qui acceptent de se soumettre à une formation. Le développement de nouvelles compétences, tel que le prône le commissaire européen Nicolas Schmit, est donc bien «vital» dans ce contexte de pénurie, mais aussi à un moment où la transition numérique et écologique s’accélère. Il est d’ailleurs à remarquer que les «architectes cloud» ou monteurs de panneaux photovoltaïques figurent sur la liste des métiers «les plus en pénurie» établie par l’Adem.

Les employeurs portent, eux aussi, leur part de responsabilité. L’étude conclut ainsi que les conditions de travail sont souvent défavorables dans les métiers en pénurie. La conséquence est que la main-d’œuvre disponible se détourne de certains métiers. Le salaire n’est pas un facteur de dissuasion, même si des efforts restent à faire.

Toutefois, une chose interpelle : les employés occupés dans des secteurs en pénurie ont accès à moins de formations que leurs collègues de secteurs sans manque. L’amélioration de la sécurité au travail et une meilleure conciliation entre vie professionnelle et vie privée sont d’autres leviers qui pourraient faire augmenter le taux de recrutement.

État, employeurs et employés potentiels doivent désormais produire un effort collectif, faute de quoi le manque de bras va encore davantage plomber une économie déjà en net ralentissement.

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