En attendant l’A31 bis bis

Quatre variantes pour une autoroute. Dans quelques jours, une nouvelle phase de concertation publique sera lancée chez nos voisins lorrains pour construire la fameuse A31 bis. Son objectif : réduire la circulation de l’A31 passant par Thionville en contournant la commune. La nouvelle voie rapide sème déjà la zizanie dans la population et chez les élus. Comme prévu. Première raison de cette colère, l’A31 bis sera payante pour les automobilistes et les camions filant (ou revenant) du Grand-Duché. Cela a été confirmé en fin de semaine dernière par l’État français. Soyons clair, c’est tout sauf une surprise. Le système est en effet bien connu en France : le gouvernement décide de passer par une entreprise qui posera dans le paysage l’autoroute et bénéficiera d’une concession pour ensuite rembourser (rentabiliser) son investissement. Cela permet à l’État et aux collectivités locales de faire des économies. Ceux qui emprunteront l’autoroute apprécieront.
Amis frontaliers ou camarades luxembourgeois aimant passer en voiture dans ce secteur, pas la peine de sortir vos calculatrices tout de suite! Personne ne sait encore combien coûtera ce droit de passage. Mais quel que soit le prix, symbolique ou abusif, il sera trop cher de toute façon. Il n’est pas évident de passer du gratuit au payant.
Mais ce n’est d’ailleurs pas ce qui inquiète le plus les Lorrains actuellement. Ces derniers se demandent plutôt par où va passer cette nouvelle autoroute. Il faut dire qu’elle sera construite dans un secteur très urbanisé et que ce nouveau long ruban gris ne fera pas que des heureux. Ce samedi, des associations ont déjà donné le coup d’envoi des actions de protestation en organisant une opération escargot sur l’A31 entre Florange et la frontière luxembourgeoise. L’une de leurs peurs est de voir la commune de Florange coupée en deux par le nouvel axe routier. Pas de quoi se réjouir.
Le débat sur l’A31 bis ne sera pas clos de sitôt. Le début du chantier n’est pas prévu avant quatre ou cinq ans dans un scénario idéal. Et ne parlons pas de la date de sa livraison… D’ici là, il faudra une A31 bis bis.

Laurent Duraisin