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Editorial – C’est pas moi, c’est le virus !

« Peut-être qu’un jour on découvrira que la bêtise n’est rien d’autre qu’un virus », disait le romancier Jacques Sternberg.

Ça vous fait rire ? Et bien tremblez maintenant. Et si l’élu français Thomas Thévenoud, qui a oublié de payer son loyer pendant trois ans, ne souffrait pas de « phobie administrative » mais d’un mal bien plus sournois ? Et si l’épidémie de selfies et de « duck face » avait une explication rationnelle ? Tout comme votre incapacité à retrouver ces fichues clés, ou à suivre un débat politique sans piquer du nez ?

À toutes ces questions, une réponse : le Chlorovirus ATCV-1. Un virus que l’on croyait jusqu’alors réservé aux algues vertes. C’est en étudiant les microbes qui se nichent dans nos gorges que des chercheurs américains ont découvert par hasard sa présence chez l’homme. Une étude sur un groupe-test de 93 sujets, a révélé que 40 en étaient porteurs. Or ces personnes présentaient un affaiblissement des fonctions visuelles et de la représentation spatiale, mais aussi de moins bons résultats aux épreuves mesurant leur concentration et leur mémoire. Une influence du virus « confirmée » par des tests sur des souris.

La belle affaire. On a trouvé une excuse en or : le virus qui rend stupide ! Bon, redevenons sérieux. D’abord, avec un si petit groupe-test, il est trop tôt pour en tirer des généralités. Ensuite, les chercheurs admettent qu’ils n’ont vu aucune différence notable entre infectés et non infectés lors d’un test de Q.I., car, heureusement, l’intelligence ne se limite pas aux fonctions cognitives concernées.

Mais la détection de ce virus chez des êtres humains est en soi une découverte intrigante. Certains accusent déjà les biocarburants contenant des algues ! Elle corrobore aussi de nombreuses études qui montrent que notre équilibre physique et cérébral est influencé par les bactéries et les virus. Notre humeur, par exemple, serait particulièrement dictée par notre estomac, ce deuxième cerveau qui accueille une foule de micro-organismes. Ainsi, cette découverte pourrait bien pousser la science à avancer sur le terrain de l’amélioration des capacités humaines, grâce à la maîtrise de ces hôtes minuscules et méconnus…

De notre journaliste Romain Van Dyck

 

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