Le Quotidien Indépendant Luxembourgeois
« Je préfère ne pas dire de bêtise, sinon M. Marques va à nouveau écrire que j’ai raconté des bêtises. » Eh bien, M. Spautz, cette bonne résolution prise lundi a été vite oubliée. Dès le lendemain, vous avez accusé votre ancien collègue Étienne Schneider (LSAP) de vouloir doter la police d’uniformes «roses».
Cela a certes fait rire vos militants, mais il s’agit d’une blague de très mauvais goût, faisant allusion à l’orientation sexuelle du vice-Premier ministre. Vos excuses publiques vous honorent, mais ce n’est pourtant pas un coup d’essai de votre part. Il vous arrive ainsi de remettre en question la véracité des informations publiées dans la presse, y compris dans nos colonnes. Mais c’est bien vous qui aviez lancé fin 2016 une «fake news» en affirmant que Claude Meisch (DP) avait banni saint Nicolas des écoles.
Vous qui affirmez diriger le parti de la «force tranquille» voulez légiférer pour bannir la burqa au Luxembourg, portée par tout au plus une dizaine de femmes. Ancien syndicaliste, vous voulez aussi bannir les mendiants, victimes d’une politique qui ne cesse de creuser les inégalités. En agissant de la sorte, vous me faites bien trop penser au «génie» qui règne à Washington.
Au lieu de baigner dans le populisme, il serait pourtant grand temps de mener un vrai débat de fond. Parlons du Luxembourg de demain. Non pas celui à 1,2 million d’habitants, scénario utilisé par vos camarades en écran de fumée pour cacher les manquements des gouvernements dirigés pendant 35 ans par le CSV. Le scénario d’un Grand-Duché à 700 000 habitants, bien plus réaliste, est lui sur la table depuis bientôt deux décennies, mais les infrastructures ne veulent pas suivre ce saut démographique…
Je vous entends déjà crier au «CSV bashing», mais il faudra bien que le prochain gouvernement poursuive sur la lancée de la majorité sortante. Car même la Grèce ou la Thuringe – qui ont percuté de plein fouet un mur, un vrai – sont aujourd’hui plus avancées dans certains domaines que le riche Luxembourg. Il importe donc urgemment que votre «club des seniors» procède aussi à une remise en question. Car le temps où les «moutons» suivaient aveuglement le «berger» CSV est révolu !
David Marques