Un peu plus de trois ans après le premier confinement, la Chambre des députés va lever ce jeudi les dernières restrictions sanitaires majeures décidées pour lutter contre la propagation du coronavirus. Malgré l’accalmie globale, le virus n’a pas encore dit son dernier mot, du moins sur le plan politique.
Ce jeudi après-midi, les élus – surtout ceux de l’opposition – ne manqueront pas l’occasion de revendiquer la mise en place d’une commission indépendante destinée à évaluer de fond en comble la gestion de la crise sanitaire au Luxembourg. La réalité de l’impact des restrictions est depuis un certain temps déjà remise en question. Désormais, les interrogations sur l’effet des vaccins anticovid, et surtout les supposés effets secondaires graves, se renforcent.
Comme souvent, il a fallu la politisation d’un sujet dans un pays voisin – dans ce cas, l’Allemagne – pour que des élus luxembourgeois s’en saisissent. Le ministre allemand de la Santé, Karl Lauterbach, a évoqué lors d’une interview le fait que sur 10 000 doses injectées, au moins une personne vaccinée souffrirait de graves effets secondaires. Plus de 20 000 citoyens allemands seraient ainsi concernés. Le chiffre a cependant été avancé sans préciser que la classification «grave» n’équivaut pas à des problèmes de santé dramatiques et durables. Cela n’empêche pas que de tels cas existent et qu’un suivi, aussi financier, doit être assuré.
Au Luxembourg, le dernier bilan fait état de quelque 2 500 cas d’effets secondaires sur un ensemble de 1,3 million de doses administrées. Dans 75 % des cas, les effets sont attendus et non graves (symptômes d’une grippe, troubles digestifs, etc.). Même parmi les 623 cas «graves», la plupart ont concerné des symptômes grippaux, qui ont toutefois entraîné un bref congé de maladie. Et si 17 décès se sont produits après l’administration du vaccin, «l’association temporelle entre une vaccination et un décès n’implique pas (forcément) une association causale».
Tous ces paramètres sont à prendre en compte et à communiquer pour ne pas laisser la voie libre aux antivax qui croient que toutes les personnes vaccinées vont, à terme, tomber comme des mouches. L’esprit critique et l’objectivité doivent aller de pair dans toute nouvelle évaluation de la crise du covid.