La météo Covid est décidément bien instable ces dernières semaines. Avec la France, l’Allemagne, le Portugal ou la Belgique – pour ne citer que les pays les plus en ballottage défavorable – contraints d’imposer des couvre-feux, voire de reconfiner leurs populations, c’est quasiment toute l’Europe qui tangue et prend l’eau désormais, emportée par une lame de fond.
Même le Luxembourg qui, à la surprise générale, avait décidé de nager à contre-courant de ses voisins en termes de restrictions sanitaires, boit la tasse avec un rythme de nouvelles infections quotidiennes toujours plus effréné. Ou comment se couler tout seul… Le gouvernement a fini par redresser la barre vendredi en instaurant un couvre-feu nocturne accompagné de nouvelles mesures. Revirement quelque peu maladroit, malgré tout.
Deuxième vague, nous y sommes donc. Inutile de s’en émouvoir, nous avons tous plongé dedans la tête la première. C’était pourtant à prévoir. C’était d’ailleurs prévu. Dès le mois de juin, des scientifiques avertis alertaient sur une probable reprise virale à l’automne. Pas ceux que vous voyez s’épancher à longueur d’antenne sur les plateaux de télévision. Pas ces mêmes qui se noient dans leurs palabres, affirmant tout, son contraire et surtout n’importe quoi. Nous parlons ici des autres, les discrets et pragmatiques, avisés et réfléchis, hommes et femmes de terrain. À l’instar de Veerle Hermans, épidémiologiste au sein de Médecins sans frontières Luxembourg, qui prévenait alors dans Le Quotidien : en se laissant aller à la dérive, sans tirer les leçons de la première vague, on s’en reprendrait une bonne tôt ou tard.
L’avis de tempête était explicite. Le naufrage clairement annoncé et l’iceberg droit devant, bien en vue. Cela ne nous a pas empêché de nous fracasser contre, agglutinés dans le même bateau échoué. Allez, vogue la galère maintenant ! En essayant collectivement de retrouver et tenir le bon cap.
Alexandra Parachini