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Des métiers effacés

La guerre des robots et de l’intelligence artificielle aura-t-elle lieu ? Il va falloir composer avec une digitalisation de la société de plus en plus présente au fil des révolutions technologiques qui ont déjà transformé notre quotidien et notre façon de travailler. La révolution numérique et d’internet dans les années 90 n’ont été que le début d’un vaste mouvement qui s’accélère. Qui se souvient encore des vidéoclubs ? Aujourd’hui, plus besoin de sortir pour choisir de regarder un film à la maison. C’est tout un processus de travail, de consommation, qui se modifie et gare à ceux qui se trouvent en trop sur la route du changement. Ils risquent bien de se faire écraser.

Déjà quelques prophètes de mauvais augure annoncent la fin des caissières et caissiers remplacés par des automates… et les clients qui devront eux-mêmes encoder leurs achats (c’est déjà le cas en partie dans des grandes surfaces). Bon, les vigiles ne sont jamais loin. Il ne faut pas rêver. Les chauffeurs de taxi «classique» font également la grimace dans les grandes villes du monde alors qu’Uber et d’autres gagnent des parts de marché. Les petites boutiques (les librairies pour ne citer qu’elles) font aussi grise mine depuis l’arrivée d’Amazon.

Cette dernière entreprise est un bon exemple. Elle ne se repose pas sur ses lauriers et fait toujours sa révolution. Il suffit de regarder dans ses grands halls de logistique pour constater que les êtres humains sont de moins en moins nombreux et laissent des robots se lancer dans une danse sans fin pour répondre aux commandes passées en ligne. Et pour déplacer ces commandes d’un point A à un point B, les véhicules autonomes prendront bientôt le relais. Plus vite, plus efficace, l’être humain n’a plus le niveau. Et ces transformations toucheront encore plus intensément le monde médical, le monde de la finance, le secteur des assurances…. Personne ne sera à l’abri.

Reste à savoir si nos sociétés vont pouvoir absorber cette transformation qui en laissera plus d’un sur le carreau. Nos dirigeants auront-ils encore le temps de trouver des solutions pour éviter une casse générale du travail et que la digitalisation ne bénéficie qu’à une trop petite partie de la population ?

Laurent Duraisin