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Date périmée

L’avis des experts sur la nécessité d’introduire au Luxembourg une obligation vaccinale contre le covid doit enfin être publié en début de semaine prochaine. En hiver encore, les mêmes experts s’étaient rapidement accordés sur le besoin d’une obligation sectorielle, pour les plus de 50 ans et le personnel de santé. Entretemps, la donne a changé et la fenêtre qui était ouverte semble s’être refermée. En tout cas, le doute s’installe, que ce soit auprès des scientifiques, de la Chambre ou du gouvernement.

Hier a été validée la levée des dernières restrictions sanitaires majeures, en dépit d’une hausse continue des infections au coronavirus. Il n’y aurait pas de contradiction, estime Mars Di Bartolomeo (LSAP). On ne peut pas lui donner tort. En effet, le rebond des contaminations reste sans impact majeur sur les hospitalisations de malades du covid. Le sous-variant BA.5, une mutation d’Omicron, s’avère être plus virulent, mais pas plus pathogène. Une autre caractéristique de BA.5 pourrait faire basculer la décision en faveur d’une obligation vaccinale ou contre elle.

Il se confirme que les vaccins actuels protègent moins bien contre une infection. Les anticorps développés par une personne guérie n’empêchent pas non plus une réinfection. Comment justifier, dans ce contexte, une obligation vaccinale? L’interrogation devient encore plus pressante en sachant qu’il existe aujourd’hui des médicaments efficaces pour contrer le covid.

En attendant les conclusions des experts, il semble acquis que sans grave mutation du virus, une obligation vaccinale n’est plus justifiée. Et même si c’était le cas, on peut fortement douter du fait que les plus… virulents opposants au vaccin se laissent convaincre par une obligation. La ministre de la Santé, Paulette Lenert, partage cet avis dans les colonnes du Tageblatt. L’Autriche et la Grèce ont fait marche arrière. Qu’en sera-t-il du Premier ministre, très pressé en janvier d’introduire une obligation endéans les trois mois? Cette date est périmée. Est toujours valable l’argument que le vaccin demeure la meilleure protection contre le risque de développer de graves complications de santé. Ceux qui veulent éviter le pire ont toujours intérêt à se faire injecter le sérum, sur base volontaire.