Malgré le discours de façade encore tenu ce week-end par la présidente du DP, Corinne Cahen, un déficit démocratique semble bien être présent au sein du Parti… démocratique. Le clash survenu avec le secrétaire général démissionnaire Marc Ruppert a permis de lever un coin du rideau sur les tensions qui existent bel et bien dans les rangs du parti du Premier ministre, Xavier Bettel.
Tout cela n’est pas bien nouveau. Ce serait surtout lorsque le DP est au pouvoir que la base du parti est délaissée par les dirigeants de la formation libérale. Les appels à l’unité, lancées encore lors du dernier congrès par Corinne Cahen, ne sont pas suivis par des actes sur le terrain. Dans ce contexte, les propos tenus lundi dernier par Eugène Berger dans nos colonnes résonnent aussi tout à fait différemment ce matin. Le chef de file du DP à la Chambre avait notamment affirmé que depuis son arrivée au parti il n’avait encore jamais vécu des discussions aussi vivantes au sein du DP.
Marc Ruppert pensait cependant avoir fait bouger les lignes lorsqu’il a réussi en tant que président de la Jeunesse démocrate et libérale (JDL) à faire voter une motion qui réclamait un renforcement de la «démocratie de base». Cette motion a servi à l’élaboration d’un texte voté par le comité directeur du DP. Et lorsqu’il a été choisi par Corinne Cahen pour devenir secrétaire général du parti en novembre 2015, il pensait concrétiser son projet phare. En vain. Car à part une série de groupes de travail qui ont permis de préparer les communales, la «volonté» du parti de répéter cet exercice sur des sujets d’ordre national «n’était pas présente». Corinne Cahen nie ces allégations et se défend en disant qu’en fin de compte elle était bien plus présente sur le terrain que son secrétaire général.
Le clash est devenu personnel ce week-end, aussi à cause de la sortie hasardeuse de sa présidente. Mais il ne faut pas oublier que ce n’est pas la première fois que le DP froisse un de ses membres. Charles Goerens risque ainsi de ne pas avoir encore digéré le choix unilatéral de Xavier Bettel de ne pas entamer des pourparlers avec le CSV après les législatives anticipées de 2013…
David Marques