Accueil | Editoriaux | Compensation fiscale : ouvrir le débat

Compensation fiscale : ouvrir le débat

Nous avons avancé avec humilité dans le dossier des compensations fiscales. Mais une conclusion est claire : jusqu’à Metz et Nancy (le Sillon Lorrain), des responsables poussent désormais dans ce sens.

C’est la véritable information du dossier que nous consacrons à ce thème dans notre édition papier du 20 janvier. Il n’est plus possible de fermer le débat, en renvoyant Alain Casoni, le maire de Villerupt que l’on croyait isolé, à sa couleur politique (communiste). Les responsables du Sillon Lorrain sont d’obédiences variées : la démarche, nous dit une source, ne consiste «pas à pointer un doigt vengeur sur le Luxembourg : il s’agit d’équité et d’avenir en commun».

À vrai dire, nous en sommes persuadés, le gouvernement luxembourgeois est parfaitement informé des intentions qui montent derrière la frontière. Notre dossier ne leur apprendra pas grand-chose. Tout juste se diront-ils : « Nondikass ! Voilà que l’affaire est sur la place publique…» C’est justement l’intention : les citoyens luxembourgeois et lorrains doivent connaître le niveau d’interdépendance de nos territoires. Il n’est plus possible de craindre les populismes et de se dire : «la patate chaude sera pour le prochain gouvernement».

Au contraire, c’est en vue des élections législatives qu’il faut ouvrir le débat. La stagnation économique de la Lorraine, surtout dans sa lisière nord, est un danger pour le Luxembourg, donc pour la Grande Région. Le vivier frontalier est là-bas pour ces prochaines années, peu importe la capacité à faire grandir la population ici.

Les partisans des compensations, de leur côté, doivent comprendre qu’il faut donner des gages de fiabilité dans un projet commun, en obligeant l’État français à se mouiller. Même une intercommunalité agrandie de Longwy à Thionville ne saurait constituer un interlocuteur à la hauteur de l’enjeu. Enfin, les élus lorrains qui refusent de «mendier» (quelle caricature…) doivent comprendre qu’ils font le jeu d’un statu quo qui a montré ses limites.

Et à tous, nous souhaitons le courage d’Emily Dickinson : «Le rivage est plus sûr, mais j’aime me battre avec les flots».

Hubert Gamelon

PUBLIER UN COMMENTAIRE

*

Votre adresse email ne sera pas publiée. Vos données sont recueillies conformément à la législation en vigueur sur la Protection des données personnelles. Pour en savoir sur notre politique de protection des données personnelles, cliquez-ici.