La semaine dernière, le Luxembourg est devenu un des mots clés les plus en vue, sur le réseau social Twitter. En cause, la reprise d’une information très officielle, celle du doublement du contingent luxembourgeois présent au Mali, soit le passage d’un à deux soldats en soutien de l’armée française. Le Soir, l’Agence France Presse, L’Obs, Jeune Afrique… nombre de médias francophones ont relayé cette information sur un ton amusé, parfois moqueur.
La faute à une communication pour le moins très «premier degré». Car si l’information est la bonne, le gouvernement luxembourgeois l’a sans doute transmise avec une certaine maladresse. La presse locale l’a relayée «brute», tandis que la presse étrangère en a mesuré le peu d’impact. Pourtant, le Luxembourg a été un des premiers pays à répondre à l’appel à la solidarité européenne de François Hollande, au lendemain des attentats de Paris.
Le Grand-Duché est un petit pays européen, avec une armée à son échelle. La solennité de l’annonce luxembourgeoise a donc surpris. Et fait sourire.
Elle fait suite à une autre erreur de communication, lorsque la ministre de la Culture, Maggy Nagel, a réagi avec véhémence à l’humour pour le moins potache du présentateur anglais John Oliver, qui s’était également gentiment moqué du pays, dans son émission Last Week Tonight, sur la chaîne américaine HBO. Pour Maggy Nagel, prompte à évoquer les petites moqueries en Conseil de gouvernement, c’est l’image d’une communication qui doit entrer dans l’ère du 2.0.
Car le Luxembourg a tout à gagner à ce qu’on parle de lui. Quand c’est sur HBO, nul doute que nombres d’Américains, à la désastreuse réputation en matière de géographie, découvrent son existence. Et c’est ce qui compte, à l’heure de l’information à grande vitesse. Faire parler de soi.
Comme le disait le célèbre présentateur de la télévision française Léon Zitrone : «Qu’on parle de moi en bien ou en mal, peu importe. L’essentiel, c’est qu’on parle de moi!» Le Luxembourg devrait s’en inspirer.
Christophe Chohin