Des paysages brunis qui s’étendent à perte de vue, des arbres qui jaunissent voire qui ont perdu toutes leurs feuilles, des rivières transformées en chapelet de flaques d’eau, aucun nuage à l’horizon et toujours ce soleil qui tape sur nos crânes peu habitués à tant de férocité. Depuis le mois de juin, les appels se multiplient concernant les vagues de chaleur qui déferlent sur le pays. Des appels à la vigilance, à la sobriété relatifs à la consommation d’eau, au respect des gestes de sécurité pour éviter des feux de végétation, de forêts. Nous ne sommes qu’au début du mois d’août et la lassitude guette déjà. La pluie est annoncée en début de semaine prochaine, mais cela ne suffira pas pour étancher la soif des sols transformés en savane par l’action des rayons du soleil. Quelques gouttes tomberont, mais le soleil devrait à nouveau être rapidement de retour. Et les appels à la prudence se multiplieront à nouveau…
Le grand chambardement climatique nous touche donc déjà, même sous nos latitudes. Non, le phénomène ne concerne plus uniquement des îles éloignées au milieu de l’océan Indien qui risquent de disparaître, emportées par les flots. Il ne concerne pas seulement des côtes situées juste au-dessus du niveau de la mer dans un pays exotique dont nous avons du mal à épeler le nom. Le réchauffement de la planète touche aussi nos rivages et malgré le niveau de développement de notre pays, nous voici à la merci des calamités qui y sont liées. Et cela ne fait que commencer.
La grande révolution tant attendue pour nous permettre de limiter la casse climatique a du mal à se déclencher. Cette transition espérée avance bien trop lentement. Aujourd’hui, nous avons encore le choix de modifier nos habitudes de consommation. Demain, nous serons obligés de les changer, que nous le voulions ou non. Et nous ne parlons pas ici de simplement passer du moteur thermique au moteur électrique! Nous risquons de subir des interdictions concernant notre consommation d’eau, des obligations concernant l’usage de l’énergie, des contraintes pour nos constructions, nos modes de déplacement, nos rythmes de vie. L’heure tourne et nous sommes déjà très en retard.