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Chirac : le bon vieux temps

Le décès, jeudi, de l’ancien président français Jacques Chirac a ému bien au-delà des frontières hexagonales. Au Luxembourg, les hommages ont été nombreux pour celui qui avait la francophonie chevillée au corps et qui montrait une chaleur non feinte à ses hôtes quand il se rendait dans la capitale grand-ducale. Que ce soit auprès de la bourgmestre Lydie Polfer, qui l’a connu lorsqu’il était maire de Paris, ou auprès du Premier ministre Jean-Claude Juncker lorsqu’il était président.
Jacques Chirac était entier et il était impossible de rester indifférent à sa personnalité. Il pouvait aussi agacer et il a fait le bonheur des caricaturistes. Il a représenté une certaine France durant les douze années où il a dirigé son pays… mais il n’a pas forcément fait l’unanimité chez ses compatriotes lorsqu’il était au pouvoir. Comme bien souvent. Tout a miraculeusement changé lorsqu’il a quitté ses fonctions. Malgré des affaires encombrantes, des déclarations plus que gênantes, sa cote de popularité est remontée année après année. Lorsque le temps passe, on ne garde que les bons souvenirs, c’est bien connu. Et on se remémore ce «bon vieux temps» qui n’existe plus. C’est toujours comme cela, que ce soit en France ou au Grand-Duché. Il suffit de voir une figure politique quitter la scène pour que tout le monde la regrette quelques instants plus tard, dès que le rideau est tombé. Tous les griefs d’antan semblent disparaître et on se met à regretter de ne pas avoir pu garder un peu plus longtemps celui qui vient de s’en aller pour une retraite bien méritée ou pour… de nouvelles responsabilités.
Films en noir et blanc, photos de famille, interviews… Mercredi, les médias français ont multiplié les hommages grâce à leurs archives. La nostalgie a envahi le petit écran, les sites d’information et les réseaux sociaux. Mais ce temps qui est passé ne reviendra plus jamais et les hommes politiques comme Jacques Chirac n’existeront plus. La politique a changé. Dorénavant, place à une nouvelle génération plus mordante… mais pas forcément plus rassurante.

Laurent Duraisin