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Chambre ouverte

Bon nombre d’observateurs reprochent au nouveau gouvernement CSV-DP une tendance rétrograde. Le bilan encore trop parcellaire de l’exécutif ne laisse pas encore la possibilité de tirer des conclusions définitives. Un des grands acquis des législatives, ayant mené à un changement de majorité, est toutefois le renouvellement des rangs, à la fois dans l’équipe de ministres et de députés. Beaucoup de nouveaux visages se retrouvent depuis octobre dernier aux premiers rangs. Ce vent du renouveau se fait, pour l’instant, surtout ressentir à l’échelle de la Chambre.

La révision à la baisse des temps de parole est un premier pas vers des débats parlementaires de meilleure qualité et plus digestes. Les dernières décennies, les orateurs ont abusé en voulant remplir coûte que coûte le temps de parole (largement démesuré) qui était accordé à leur fraction parlementaire. Le résultat fut que le discours du rapporteur d’un projet de loi a été répété par les députés qui lui ont succédé à la tribune, sans que le citoyen (ou journaliste) intéressé n’en sache beaucoup plus sur la position de son parti.

Dans cet ordre d’idées, il a été intéressant de se replonger dans les débats du 31 mai 1949 sur l’approbation du traité de l’Alliance atlantique. Les députés ayant pris la parole étaient clairs et circonscrits, n’hésitant pas à répliquer aux attaques verbales prononcées lors des échanges. En dépit du caractère historique de cette séance plénière, la Chambre de l’époque semblait avoir trouvé un bon équilibre. Cela doit être une source d’inspiration pour les élus siégeant aujourd’hui au Marché-aux-Herbes.

Un deuxième pas décisif pour revaloriser le débat politique est la décision de rendre enfin publics les travaux de cinq commissions parlementaires. À partir de la semaine prochaine, les réunions seront retransmises en direct. A priori, rien de trop palpitant ne sera à observer, car le travail en commission équivaut à un travail technique sur les textes de loi et de règlement. Mais ce pas supplémentaire vers une Chambre (plus) ouverte n’est cependant pas anodin. Davantage de transparence sera profitable à toutes les parties impliquées, à condition que tout le monde joue le jeu.

Le rideau va se lever une première fois le 16 avril, à 15 h 30.