Les discussions sur la réduction du temps de travail commencent par un faux départ. Ou un faux pas? L’Union des entreprises luxembourgeoises (UEL) a décidé de ne pas participer, ce matin, au Comité permanent du travail et de l’emploi où doit être présentée une étude du Liser sur la question.
Une invitation envoyée à la dernière minute, une étude que ne pourra pas lire avant la rencontre l’UEL et une conférence de presse dans la foulée du ministre Georges Engel pour présenter le document au public. Trop, c’est trop, les représentants des entreprises luxembourgeoises ont donc vu rouge, se sentant placés devant le fait accompli, sans marge de manœuvre pour discuter du document.
Cela en dit long sur le débat qui s’ouvre. Car le ministre du Travail compte bien mettre ce dossier en avant dans son agenda. Hier, dans un communiqué de presse, l’UEL a crié à la manœuvre politique d’un candidat LSAP. Oui, c’en est effectivement une, et cela tombe bien, car il y a des élections à la fin de l’année… Et devinez qui va devoir trancher la question ou du moins se positionner? L’UEL? Les syndicats? Le ministre? Non, les électeurs…
Dans nos colonnes, lors d’une «Interview du lundi», le ministre Georges Engel avait rappelé que 40 heures à prester par semaine au Luxembourg, c’est bien plus que dans certains autres pays. Et de se poser la question pour les réduire : moins d’heures dans la journée? Davantage de congés? Tout était ouvert et l’étude qui sera dévoilée aujourd’hui permettra d’y voir un peu plus clair. Pour les salariés, mais aussi pour les organisations patronales et syndicales.
Par ce levier du temps de travail, le ministre veut aussi développer l’attractivité du pays pour les salariés, notamment tous ceux qui traversent la frontière pour travailler au Grand-Duché. Un petit geste parmi d’autres pour continuer d’alimenter l’économie du pays en talents et compétences.
Aujourd’hui, une chose est certaine, la réduction du temps de travail pour les salariés va débouler dans le débat public. Boycott ou non de l’UEL. La présentation de l’étude du Liser n’est que la toute première étape. Elle est déjà critiquée. On imagine déjà les suivantes.