Ils en voulaient plus, ils en ont eu plus. Les 500 plus gros milliardaires de la planète ont vu leur fortune gonfler de 237 milliards en 2016, soit une hausse de 5,7 % sur un an. Ces 500 ultrariches ont désormais 4 400 milliards de dollars dans la poche. Ils confirment le creusement exponentiel des inégalités depuis l’éclatement de la crise en 2008, sachant que le patrimoine de la moitié la plus pauvre de la population mondiale a fondu de plus de 40 % en cinq ans. Les ONG établissent désormais à la pelle des comparaisons du genre dans l’espoir de faire bouger les lignes. Mais Oxfam a beau nous apprendre qu’en 2015 le patrimoine des 1 % les plus riches du monde a dépassé celui des 99 % restants, pas question de partager. La règle reste invariablement la même : félicité pour quelques-uns, ceinture pour les autres.
Les amateurs de chiffres et de détails sauront encore qu’au jeu des milliardaires les plus vernis, c’est toujours Bill Gates qui fait la course en tête, disposant désormais de plus de 91 milliards de dollars, soit 10 de plus que l’an passée. Mais c’est Warren Buffett qui a vu sa fortune le plus grimper, l’homme d’affaires américain ayant engrangé 11,8 milliards de dollars supplémentaires en 2016, portant son pécule à 74 milliards de dollars. Un magot qui doit un peu au Luxembourg, le scandale LuxLeaks nous ayant appris que l’empire Buffett a été ces dernières années l’un des heureux bénéficiaires du vaste système d’évasion fiscale politiquement échafaudé et protégé par Jean-Claude Juncker lorsqu’il était Premier ministre, selon de récentes révélations du journal britannique The Guardian.
Autant de courbes et chiffres ayant de quoi faire pâlir d’envie l’écrasante majorité des salariés que nous sommes et dont les revenus n’ont évidemment pas suivi la même tendance. Mais rassurons- nous, nous pourrons nous consoler dès la fin de ce mois, l’indexation automatique nous promettant au moins une augmentation salariale de 2,5 % cette année tandis que les allocataires du RMG seront gratifiés d’une hausse de 1,4 % pour gagner 1 400 euros par mois. Royal!
Fabien Grasser (fgrasser@lequotidien.lu)