Le LSAP vit une année 2018 riche en rebondissements. Dès le mois de janvier, certaines mouvances avaient émis des appels pour un retour aux valeurs du Parti socialiste. Ensuite, le vice-Premier ministre, Étienne Schneider, avait lancé un pavé dans la mare en évoquant la création d’un mouvement pluripartite au Luxembourg comparable à celui d’«En marche» qui s’est formé en France sous Emmanuel Macron. Le but : contrer une possible suprématie du CSV après le prochain scrutin.
Après ce début d’année mouvementé, le congrès du parti en mars avait permis de mettre entre parenthèses certaines tensions. Mais le LSAP reste un parti «bien vivant», comme l’a décrit mardi sur les ondes de RTL la tête de liste Étienne Schneider. Ce dernier s’est montré surpris par les propos tenus lundi par son camarade Alex Bodry dans les colonnes du magazine en ligne Reporter. Le chef de la fraction socialiste à la Chambre avait en effet estimé qu’il n’existait plus de projet commun entre le DP, le LSAP et déi gréng.
Cette sortie pouvait être interprétée comme la fin annoncée de la coalition sortante. Mardi, Étienne Schneider a tenu à préciser qu’Alex Bodry s’était mal exprimé. Le projet réalisé en commun depuis fin 2013 serait solide et rien n’empêcherait la conclusion d’un nouveau projet à trois après les élections législatives. Mais cette mise au point du chef de file socialiste ne peut pas cacher les distorsions entre les partenaires de coalition qui commencent à s’accumuler à l’approche du 14 octobre.
Des distorsions semblent exister également au sein du Parti socialiste. La communication vers l’extérieur est clairement défaillante. Cette cacophonie pourrait créer bien des dégâts. En plus, le LSAP semble tomber dans le même piège que le DP et déi gréng qui tous les trois se préparent afin de jouer leur carte de manière isolée tout en se positionnant comme possible partenaire de coalition pour le CSV.
Il reste quatre mois pour savoir quelle stratégie s’avérera payante.
David Marques