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Bien plus qu’une « erreur »

Tout doucement, on aborde la dernière ligne droite avant le référendum du 7 juin. Le sprint final s’annonce plutôt intense car, jusqu’à présent, le débat autour des trois questions qui seront soumises aux électeurs a eu du mal à prendre son envol.

Les partis politiques, attendant le début officiel de la Chambre des députés fixé au 8 mai, sont restés pour le moment trop passifs. La seule mobilisation est organisée par des associations et initiatives privées avec à la clé une querelle sur le manque d’équilibre entre le camp du «oui» et du «non».

Malgré les efforts des uns et des autres, le fond des trois questions posées a pour l’instant eu trop peu voix au chapitre. L’exemple le plus criant pour illustrer ce constat est la sacrée bourde commise vendredi par le vice-Premier ministre, Étienne Schneider, lors de la table ronde organisée par nos confrères de la radio 100,7.

Après avoir répété à plusieurs reprises que les conditions à remplir par les résidents étrangers pour pouvoir participer aux élections législatives ne sont pas obligatoirement cumulables, il s’est vu reprendre par l’animateur. Comme l’a bien résumé Serge Kollwelter, partisan du «oui», sur son compte Facebook, si on a de tels «promoteurs» pour le droit de vote des étrangers, on n’a plus besoin d’«ennemis».

Le faux pas du leader socialiste dans la coalition tricolore fait en effet tache, même si les représentants des trois partis formant le gouvernement ont tenu à noyer le poisson en évoquant une simple «erreur». Cette simple «erreur» prouve cependant que le véritable enjeu du référendum et plus particulièrement de la question sur l’ouverture du droit de vote aux étrangers n’a pas encore été reconnue, ni dans le camp politique ni parmi les citoyens.

Désormais, le compte à rebours est lancé et il faut espérer que la campagne d’information autour de cette question cruciale va enfin être menée comme il se doit. Sans quoi, on risque de retrouver le gouvernement bouche bée au soir du 7 juin. Un plan B pour réduire le déficit démocratique prédominant au Luxembourg n’existe en effet pas.

David Marques (dmarques@lequotidien.lu)

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