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Au secours ! Trump arrive

C’est la panique des deux côtés de l’Atlantique, l’épouvantail Donald Trump –  le cauchemar des coiffeurs du monde entier et le rêve de tous les dessinateurs de presse  – est en passe de devenir le candidat du Parti républicain à l’élection présidentielle américaine de novembre.

L’hypothèse la plus probable est qu’il affronte la démocrate Hillary Clinton. Tous les pronostics le donnent perdant. Mais tous les pronostics le donnaient déjà perdant dans la course à l’investiture républicaine. Ce qui semble en partie fonder le succès de Trump est le rejet des élites politiques traditionnelles américaines. Or Hillary Clinton est l’incarnation même de l’establishment de Washington  : ancienne Première dame, ancienne sénatrice et ancienne secrétaire d’État sous la présidence Obama.

Et son bilan n’est pas très flatteur. Son mari a poursuivi l’œuvre de dérégulation financière entamée par Ronald Reagan qui a abouti à la crise de 2008. En tant que sénatrice, elle a voté en faveur de l’invasion américaine de l’Irak de 2003 décidée par l’administration Bush, invasion en partie responsable du chaos qui règne actuellement au Moyen-Orient. Pas sûr que la classe moyenne, qui a le sentiment d’être laissée de côté et de ne pas profiter de la croissance économique américaine, soit transportée d’enthousiasme à l’idée de voter pour elle.

Aux États-Unis, Donald Trump est, lui, synonyme de succès (malgré ses nombreuses faillites). Son nom est une véritable marque. Depuis des décennies, il est présent sur les petits écrans de tous les foyers américains. Aussi étrange que cela puisse paraître, il est en quelque sorte l’incarnation du rêve américain (même s’il est plus facile de devenir milliardaire lorsque son père est multimillionnaire).

D’aucuns prédisent une véritable catastrophe s’il est élu à la fonction suprême. Difficile à dire vu qu’il n’a pas de véritable programme. En attendant, c’est l’Europe qui a le plus souffert de la crise financière initiée par Wall Street. C’est l’Europe qui doit faire face à l’arrivée massive des réfugiés du Moyen-Orient. Et nos amis américains n’ont pas eu besoin de Donald Trump pour provoquer cela.

Nicolas Klein

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