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Ambition et réalité

La polémique n’a cessé d’enfler ces dernières heures. En pleine COP26, la conférence mondiale sur le climat qualifiée de cruciale pour sauver la planète, ou plutôt l’humanité, plusieurs hauts dirigeants politiques se sont fait taper sur les doigts. En cause, des trajets en avion de courte distance.

Le Premier ministre britannique, Boris Johnson, a ainsi pris place dans l’avion gouvernemental pour rallier Londres quelques heures à peine après s’être présenté à Glasgow comme l’agent 007 du climat. Si quelque 500 km séparent les deux capitales, seuls 80 km de route relient Vienne et Bratislava. La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a pourtant opté pour l’avion. Le vol aura duré… 19 minutes à peine.

Johnson et von der Leyen ne sont toutefois pas les seuls «VIP» à blâmer. En septembre, les footballeurs du Paris Saint-Germain ont pris un vol de 20 minutes pour se rendre à Bruges. La Venise du Nord est à environ 300 km de la Ville Lumière… En octobre, Manchester United a encore fait plus fort en effectuant un vol de… 10 minutes pour aller jouer son match de championnat à Leicester, situé à seulement 160 km de distance. L’excuse : une autoroute bloquée.

Ces exemples sont de parfaites illustrations du gouffre qui existe entre l’ambition et la réalité en termes de lutte contre le changement climatique. En même temps, il faut remettre les choses dans leur contexte.

Même si les émissions de CO2 de l’aviation internationale ont doublé au cours des 20 dernières années, elles représentent moins de 3 % des émissions totales. Moins connu est le chiffre suivant : le numérique produit 3,5 % des gaz à effet de serre de la planète, soit plus que l’aviation. Le transport routier représente 72 % des émissions de CO2 de l’UE.

Faut-il donc continuer à préférer l’avion à la voiture, mais aussi au bus et au train ? Non, certainement pas. Les chiffres énumérés démontrent bien plus le besoin de mettre sur pied un plan de lutte global pour stopper le réchauffement climatique. Chaque politicien, chaque «VIP», chaque mode de transport et chaque simple citoyen doit apporter sa pierre à l’édifice. Car comme indiqué ci-dessus, le dernier mot appartiendra à la Terre et pas à l’homme.

David Marques

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