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Adieu, trottinettes

Les trottinettes en libre-service à Paris, c’est fini. Après cinq ans de présence, ces engins qui devaient révolutionner la manière de se déplacer dans la capitale française ont été chargés dans des camions et ont quitté la Ville lumière. Ce sont les Parisiens eux-mêmes qui ont tranché à travers un référendum local insolite pour le pays début avril. Ils ont demandé, à une large majorité, à ce que ces engins soient évacués des rues. Trop de nuisances, trop dangereuses, trop envahissantes… les Parisiens en avaient marre de voir des brise-cous zigzaguer sur ces engins sur les trottoirs, faisant fi de toutes les règles de sécurité. Ils en avaient marre de voir s’empiler ces drôles de deux-roues devant les halls des immeubles. Paris est la première capitale européenne à bannir ces trottinettes mises à la libre disposition du public. D’autres suivront-elles cet exemple et banniront-elles les entreprises proposant ces services?

On se souvient qu’en 2019, les trottinettes de l’entreprise Bird s’étaient envolées, elles aussi, des rues de Luxembourg. La bourgmestre Lydie Polfer n’en voulait pas sans règles claires. Il faut dire que certains usagers s’étaient amusés à faire n’importe quoi avec : certaines trottinettes en libre-service avaient ainsi été laissées sur les rails du tram! De plus, Bird n’avait même pas demandé d’autorisation pour proposer ses trottinettes dans les rues de la capitale. Eh oui, ça marche comme ça la nouvelle économie : on joue des coudes, on s’impose, on n’est pas trop regardant sur la loi et on espère que les autorités laisseront faire. L’entreprise est tombée sur le mauvais pays… L’opération séduction forcée aura tourné court.

À Paris, ce sont 15 000 trottinettes qui ont dû débarrasser le plancher. Elles vont être réexpédiées en Allemagne, en Grande-Bretagne ou dans la grande couronne parisienne, là où les trois opérateurs chassés de Paris peuvent encore exploiter leurs petits véhicules électriques. Mais c’est un signal clair en tout cas : la mobilité douce oui, mais pas à n’importe quel prix! L’exemple parisien devra être retenu chez nous aussi pour éviter d’adopter des idées qui sont belles sur le papier, mais qui se transforment en cauchemar une fois concrétisées.

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