Le Luxembourg est toujours confronté à une course effrénée pour enfin se doter des infrastructures nécessaires afin de tenir le pas avec la croissance démographique et économique.
Le manque de routes, de rails, d’écoles, de bâtiments administratifs – sans oublier les logements – demeure important. Le paquet de 48 grands projets d’infrastructure, soumis hier à la Chambre, témoigne du fossé existant.
De nouveaux travaux titanesques s’annoncent sans que l’on puisse avancer un horizon temporel. On parle de 2035 pour délester la future Nordstad du trafic de transit.
Est-ce que cette date est réaliste, connaissant la longueur et la lourdeur des procédures administratives à effectuer avant que le chantier puisse réellement commencer? La réponse est non. D’ailleurs, le renforcement de la construction d’un nouveau P&R le long de l’A3 et d’un pôle d’échanges à Hollerich existent tout au plus sur le papier.
Aucune étude détaillée n’est encore entamée pour évaluer la faisabilité de ces projets d’envergure. Le même constat vaut pour l’extension du réseau du tram, à travers la capitale. D’ici à 2035, de nouvelles lignes doivent relier la place de l’Étoile au Centre hospitalier de Luxembourg et à la Cloche d’or.
Ni la Ville de Luxembourg ni l’État ne sont en possession de tous les terrains pour entamer les travaux. La bourgmestre Lydie Polfer évoque d’ores et déjà l’option d’un tracé souterrain pour contourner les blocages de l’un ou l’autre propriétaire foncier.
Selon l’ancien ministre de la Mobilité François Bausch, les préparatifs pour faire rouler le tram sur la route d’Esch en direction de Hollerich et du stade national ne sont nullement entamés. Et pourtant, le cap de 2035 est maintenu.
On pourrait saluer l’ambition des édiles de la Ville et de la ministre Yuriko Backes. «Le pays n’est pas à l’arrêt», clame d’ailleurs la députée Corinne Cahen. En réalité, les embouteillages sur des réseaux routier et ferroviaire saturés se multiplient.
Des arrêts supplémentaires pour trains, bus et tram sont nécessaires. La cadence doit augmenter. Pas besoin d’ici 2035 d’une ligne de tram à travers l’avenue de la Porte-neuve ? L’argument est valable. Mais attendre 2035 pour (re)lancer le projet va engendrer un nouveau retard considérable.