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6 500 euros le retour

Seront-ils tentés par l’offre que le gouvernement portugais vient de proposer à leurs compatriotes partis sous d’autres cieux pour y trouver meilleure fortune au plus fort de la crise qui a ébranlé le pays en 2008 ? Pour faire revenir les travailleurs, le Portugal leur avait déjà promis une baisse de 50% de l’impôt sur le revenu et s’y ajoute maintenant une enveloppe pouvant atteindre les 6 500 euros destinée à ses émigrés qui retournent travailler au pays.

Baptisé « Programa regressar » (« Programme retour »), il vise les personnes qui reviennent avec un contrat de travail en tant qu’employé et est entré en vigueur lundi. Les candidatures sont donc ouvertes à tout émigré portugais parti avant le 31 décembre 2015, ayant vécu au moins douze mois à l’étranger et qui commence à travailler au Portugal entre le 1er janvier 2019 et le 31 décembre 2020. Le gouvernement estime à environ 1 500 personnes le nombre de bénéficiaires, alors que le programme prévoit 10 millions d’euros dans le budget de l’Institut de l’emploi et de la formation professionnelle.

Au Luxembourg, le nombre d’immigrants portugais est globalement en diminution, passant de 3 845 en 2010 à 3 342 en 2017, selon le Statec. Les derniers arrivés ne connaîtront pas les conditions d’accueil dont les anciennes générations ont pu profiter. Aujourd’hui, qualifiés ou moins qualifiés doivent batailler avec des emplois plus précaires et la forte concurrence des frontaliers. Surtout, vivre au Luxembourg est un luxe, eu égard aux coûts de la vie et à la grande difficulté de trouver un logement abordable.

L’incitation au retour du gouvernement portugais pourrait faire réfléchir ceux qui, finalement, ne trouvent pas leur compte au Grand-Duché. Le programme prévoit de mettre en relation des jeunes travailleurs et les entreprises via un portail internet spécialisé et une assistance pour ceux qui souhaitent créer leur propre activité, surtout dans le domaine financier.

La population du Portugal est vieillissante, la natalité en baisse et des régions entières peinent à recruter. L’appel du gouvernement s’adresse à toutes les qualifications. Il sera certainement entendu jusqu’au Luxembourg. Mais les places sont limitées.

Geneviève Montaigu

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