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Une station-service qui se fait attendre sur l’A4


Depuis la fermeture de la station Shell de Pontpierre, l'A4 en direction d'Esch n'a plus d'aire de service en attendant l'ouverture d'une pompe à essence Total après Leudelange. (archives Isabella Finzi)

Alors que la station-service Shell a déjà fermé ses portes sur l’A4, celle de Total, quelques kilomètres en amont, se fait attendre. Sur l’A4, le manque d’une pompe à essence inquiète.

Depuis maintenant de longues semaines, la station-service Shell sur l’A4 (en direction d’Esch-sur-Alzette), au niveau de Pontpierre, est fermée dans l’attente de l’ouverture de celle de Total sur le même axe, située un peu amont juste après Leudelange.

Si le bon sens aurait voulu que la fermeture de la station-service Shell ferme en même temps que l’ouverture de celle de Total, cela n’est pas le cas. En effet, la station-service Total devrait voir le jour au printemps 2021. «Nous avons déposé les permis relatifs à l’ouverture d’une nouvelle station-service. La procédure devrait maintenant durer entre 6 et 8 mois. Ce qui nous pousse à 2021. En prenant en compte les congés collectifs, nous espérons pouvoir commencer les travaux en septembre 2020, puis en fonction des congés collectifs d’hiver et des diverses intempéries, nous espérons ouvrir en 2021. En étant optimiste, on peut dire fin février 2021 et en étant prudent, on peut dire fin mars 2021», a expliqué Henri Pleimling, directeur réseau et moyens généraux. À noter que Total a gagné la concession le 1er février dernier après une mise en concurrence au niveau européen.

Une situation qui semble inquiéter les députés Mars Di Bartolomeo et Yves Cruchten (LSAP), qui s’interrogent sur les conséquences, sur le trafic, d’un long délai entre la fermeture de la station-service Shell et de l’ouverture au printemps 2021 de celle de Total.

Un volume de carburant modéré

En effet, les députés ont interrogé le ministre de la Mobilité et des Travaux publics, François Bausch (déi gréng), soucieux de voir, du fait cette situation de transition assez longue, le trafic routier, notamment les camions, se déporter vers des stations-services en dehors de l’autoroute et donc dans les communes avoisinantes, comme notamment celle de Leudelange qui compte deux stations-services dans sa zone d’activités, dont une ouverte en continu, ou encore la région de Pontpierre.

Dans sa réponse, le ministre a rassuré en ce qui concerne les risques de transfert du trafic vers les agglomérations limitrophes en soulignant que les «volumes de carburant des stations-services situées sur l’A4 sont relativement modestes (…) les volumes se comparent davantage à de grandes stations en dehors du réseau autoroutier qu’aux autres stations autoroutières luxembourgeoises. Ceci s’explique notamment par le fait que les grandes stations autoroutières – Berchem, Capellen, Wasserbillig – sont situées sur les autoroutes A1, A3 et A6, qui font partie du réseau Trans-European Network Transport et attirent une importante clientèle en transit international».

De la place pour les camions

Concernant la clientèle automobile, le ministre a également signifié qu’il était peu probable que les clients quittent l’autoroute rien que pour faire le plein dans une station de la région de Pontpierre du fait du grand nombre de stations-services dans le pays et sur le trajet des automobilistes.

Autre inquiétude des députés, savoir si la future station-service sera assez grande pour éviter les files de camions sur l’autoroute par manque de place sur le site de ravitaillement, comme c’est parfois le cas sur la station-service Texaco sur l’A4 en direction de Luxembourg. Là encore, le ministre s’est voulu rassurant en expliquant que les «plans de la nouvelle station prévoient 10 pompes à carburant pour camions et 16 emplacements de parking pour camions sur l’aire de service».

Du côté de Total Luxembourg, Henri Pleimling ne craint pas de voir des files de camions sauf «s’il y a des chantiers importants sur les autres axes».

À noter également que Total Luxembourg a repris l’ensemble du personnel de la station-service Shell. «Cela représente 6 à 8 personnes qui travaillent pour le moment au sein de notre réseau au Luxembourg, tout en respectant la localisation.» Autrement dit, Total tente de ne pas les envoyer à l’autre bout du pays.

Jeremy Zabatta

Pourquoi fermer la station Shell ?

Dans sa réponse à la question parlementaire, le ministre François Bausch souligne brièvement la raison de la fermeture de la station-service Shell au niveau de Pontpierre. Cela vient du fait d’un vaste projet de réaménagement de l’échangeur Pontpierre sur l’A4, actuellement en travaux.

Le ministre précise que «la construction de deux nouveaux ouvrages et l’élargissement de l’ouvrage existant» sont sur le point d’être achevés. Le ministre ajoute : «La deuxième phase, en l’occurrence l’adaptation des bretelles d’accès et de sortie d’autoroute et la construction du rond-point ovale sur la nationale 13, dont le dossier de soumission est sur le point d’être finalisé, nécessite la démolition de la station Shell.»