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Une deuxième « licorne » au Luxembourg


En 2020, OCSiAI a prévu de construire la plus grande usine de production de nanotubes à Differdange. (Photo DR/OCSiAI)

L’entreprise OCSiAI, basée au Luxembourg, a rejoint le rang des «licornes», ces sociétés avec une valorisation de 1 milliard de dollars.

Hier, le groupe russe OCSiAI a annoncé avoir dépassé le milliard de dollars de valorisation, faisant de lui ce que l’on appelle une «licorne», autrement dit une jeune société ayant un potentiel valorisé à plus de 1 milliard de dollars sans être cotée en Bourse.

Une entrée dans le pré des « licornes » rendue possible après l’acquisition, par A&NN Investments, d’une participation de 0,5 % dans la société pour un montant de 5 millions de dollars.

Installé au Luxembourg depuis 2015, OCSiAI est le plus important fabricant mondial de nanotubes de graphène et a dynamité le marché du nanotube en proposant des nanotubes de graphène à un prix 75 fois inférieur à celui du marché, rendant ainsi les nanotubes accessibles à un nombre beaucoup plus important d’industries. Le chiffre d’affaires d’OCSiAl a doublé chaque année depuis lors.

L’entreprise détient aujourd’hui 90 % du marché mondial des nanotubes de carbone à paroi simple, avec une capacité de production actuelle de 15 tonnes qui passera à 65 tonnes fin 2019 et à 115 tonnes en 2022.

Pour atteindre ce dernier objectif, OCSiAI a d’ailleurs prévu de construire la plus grande usine de nanotubes du côté de Differdange dès l’année prochaine, avec à la clé un investissement de 100 millions d’euros et la création de 150 à 200 emplois. Une annonce faite en 2017 et qui fera du Luxembourg un pays à la pointe dans ce secteur technologique ayant un très grand potentiel.

Nanotube, la matière de demain

Pour rappel, les nanotubes de graphène peuvent améliorer considérablement les propriétés de matériaux bien connus, même lorsqu’ils sont introduits en quantités aussi faibles que des dixièmes, voire des centièmes de pour cent. Les nanotubes conducteurs ultra-résistants sont aujourd’hui largement utilisés dans l’aérospatiale, l’automobile, la construction, les mines, l’électronique et les transports. Les avantages liés à l’efficacité énergétique et à la réduction des émissions de CO2 sont considérables. On s’attend à ce que les nanotubes de graphène contribuent, par exemple, à améliorer l’efficacité des véhicules électriques jusqu’à 60 %.

Les nanotubes pourraient dans le futur devenir un standard et permettre à l’industrie de faire un véritable bon en avant. «Selon les normes de l’industrie, les nanotubes de graphène sont un matériau relativement nouveau. Aujourd’hui, nous observons l’émergence de marchés pour son application», a souligné Yuriy Koropachinskiy, président d’OCSiAl, dans un communiqué avant de préciser : «Ce qui est important, c’est qu’il ne s’agit pas seulement du secteur de pointe, mais aussi des produits en série. Nous pensons que l’entreprise vaudra au moins 100 milliards de dollars dans dix ans.»

Avec OCSiAI, le Luxembourg compte désormais deux «licornes» sur son territoire puisque l’entreprise d’e-commerce Global Fashion Group, également valorisée à plus de 1 milliard de dollars, est enregistrée au Grand-Duché, mais n’a que très peu de substance, contrairement à son homologue russe.

D’ailleurs OCSiAI est également présent du côté de Foetz, où elle y a installé sa filiale Ujet et son site de production de scooter électrique.

Jeremy Zabatta

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