Un vent nouveau. C’est ce que veut apporter la jeune équipe dirigeante de la Fedil, menée par René Winkin, son directeur, en opérant un repositionnement de la fédération.
Il y a quelques jours, la Fedil a présenté les résultats de son exercice de repositionnement. Pouvez-vous l’expliquer ?
René Winkin : Avant toute chose, il faut préciser que ce repositionnement ne s’est pas fait du jour au lendemain. C’est le résultat d’un long processus et d’une réflexion entamée fin 2015.
C’est-à-dire ?
Il y a maintenant plus d’un an, nous nous sommes rapprochés de nos membres, avec notre conseil d’administration, afin d’aborder toute une série de questions dans le but de savoir quelles étaient les attentes de nos membres à l’égard de leur fédération, tant au niveau de la prestation de service que de l’attitude.
Et donc, à partir des réponses de vos membres, l’idée d’un repositionnement est née ?
Oui et non, car indépendamment de ce rapprochement avec nos membres, nous avons également reconnu la nécessité de nous repositionner dans le paysage entrepreneurial du pays et de reconsidérer la répartition des tâches patronales entre par exemple la Fedil et l’Union des entreprises luxembourgeoises (UEL), que nous avons d’ailleurs créée avec d’autres fédérations, telles que l’ABBL, la CLC ou la Fédération des artisans, et avec les Chambres. Le but étant de réaliser des synergies, de renforcer la complémentarité entre les structures, tout en évitant les doublons.
Alors aujourd’hui, comment se positionne la Fedil ?
Le résultat de ce processus est que nous devons être plus proches de nos membres et être plus à l’écoute de leurs préoccupations. Nous voulons connaître leurs projets et leurs doléances, être à leur écoute. Mais d’un autre côté, notre rôle est également d’identifier les dossiers nationaux, européens ou encore internationaux qui seraient susceptibles de les intéresser, de leur expliquer de quoi il s’agit, avant d’étudier l’impact de ces dossiers sur leurs activités pour ensuite définir, avec nos membres, la position et les actions de la Fedil sur ces dossiers.
Concrètement, cela consiste en quoi ?
Par exemple, nous avons changé notre méthode de travail dans la mesure où nous avons abandonné quasiment tout ce qui est groupe de travail figé pour mettre en place une approche ouverte. Donc, à chaque fois que nous travaillons sur un sujet, nous faisons un appel à nos membres intéressés pour les impliquer. Concrètement, ce ne sont pas 10 personnes ou 15 qui auraient été nommées pour des années pour travailler sur certains sujets, mais plutôt des groupes de travail ouverts, avec une meilleure participation de nos membres. Une démarche plus dynamique et certes plus démocratique. Cela s’ajoute aux évènements, aux conférences thématiques et bien sûr aux conseils personnalisés pour la gestion desquels nous nous sommes donné de nouveaux outils.
Ces changements veulent-ils dire que la Fedil va être plus présente, plus forte, plus active ?
Il faut être conscient de nos limites mais aussi de nos forces. Si nous avons des positions ou des messages à donner, nous nous poserons la question de l’attitude à avoir. Nous sommes convaincus que nous devons informer et communiquer avec pertinence et compétence. Nous savons que nous ne mobiliserons pas les foules, et notre but n’est pas d’aller à l’encontre des décideurs et des politiques. Nous sommes dans une toute autre démarche qui passe par une meilleure compréhension des sujets évoqués par nos membres pour réussir alors à les défendre en sachant expliquer précisément leurs problèmes, leurs propositions ou revendications auprès des bonnes personnes et aux bons endroits.
Pourquoi avoir changé de logo et de dénomination ?
C’est l’expression du repositionnement. Il fallait l’exprimer visuellement, au travers d’un nouveau logo et d’une nouvelle dénomination, celle de « The Voice of Luxembourg’s Industry ». C’était important de montrer ce lien très direct avec les industries que nous représentons.
Entretien réalisé par Jeremy Zabatta
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