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Un demi-millier de licenciements chez Scopelec, sous-traitant d’Orange


Scopelec assurait pour Orange la pose de la fibre optique et l'entretien du réseau cuivre. (Photo : AFP)

Scopelec, en grande difficulté depuis la perte d’un gros contrat de sous-traitance avec Orange, va licencier un demi-millier de salariés et se séparer de son patron « dans les prochains mois », pour espérer sortir de la crise.

Cette société assurait la pose de la fibre optique et l’entretien du réseau cuivre pour l’ancien opérateur historique des télécoms. Elle joue sa survie sans ce marché, qui assurait 40% de son chiffre d’affaires. Le nombre de salariés licenciés devrait avoisiner les 500 à 550, a indiqué à l’AFP mercredi une source proche du dossier, en deçà des 800 licenciements un temps évoqués.

Ils s’ajoutent aux plus de 1.000 départs (volontaires ou salariés repris par d’autres entreprises du secteur) déjà intervenus depuis le début de la crise fin 2021 pour ce groupe de 3.600 salariés, a précisé cette source.

« En conséquence de la perte des marchés Orange, l’entreprise va devoir malgré tout procéder au licenciement de plusieurs centaines de ses salariés, et cherchera à mettre en place une restructuration sociale respectant au mieux ses engagements sociétaux dans le cadre de la procédure de sauvegarde », a affirmé le groupe dans un communiqué.

Nouveau président recherché

Scopelec a également annoncé le départ « dans les prochains mois » de son président du directoire, Thomas Foppiani. La direction a « entamé les démarches » pour lui trouver un successeur. Son chiffre d’affaires, estimé à 475 millions d’euros en 2021, pourrait chuter en dessous de 300 millions d’euros sans le contrat Orange, arrivé à son terme fin mars.

Informée mi-novembre, l’entreprise estime n’avoir reçu aucun signe avant-coureur, et ne pas avoir eu le temps de se préparer au manque à gagner. Orange au contraire estime avoir « respecté l’ensemble des délais », avec « un préavis supérieur aux usages ».

Scopelec a présenté le 30 juin au tribunal de commerce de Lyon les grands axes de son projet de plan de sauvegarde, qui doit être validé a priori en septembre. « Ce plan permet de sortir de la situation de crise et n’est plus soumis qu’à la ratification définitive des engagements d’Orange », selon la direction.

Scopelec avait également tenté la voie judiciaire pour contester la rupture de contrat, sans succès. Le tribunal de commerce mi-avril puis la cour d’appel de Paris fin juin ont débouté les demandes de l’entreprise à l’encontre d’Orange.

En parallèle de la procédure judiciaire, des discussions ont eu lieu entre Scopelec et Orange dans le cadre du Comité interministériel de restructuration industrielle (Ciri) pour tenter de trouver une issue. Mi-mai, le géant des télécoms avait relevé une première offre de conciliation, proposant cette fois un volume d’affaires supplémentaires de 45 millions d’euros pour les 18 prochains mois, et l’abandon de 20 millions d’euros de créances.

L’État avait aussi abandonné « la quasi-totalité » de ses 100 millions d’euros de créances, et donné un « accord de principe » pour suspendre le prélèvement des charges fiscales et sociales le temps de finaliser le plan de sauvetage.

« Depuis près de 8 mois, sous l’égide du Ciri, nous participons à trouver une solution pour aider Scopelec. Pendant cette période, ils n’ont jamais accepté nos différentes propositions de soutien. Nous restons de bonne volonté mais nous constatons les refus répétés par Scopelec », a indiqué à l’AFP Orange.

Scopelec est comme son nom l’indique une société coopérative et participative (Scop), à savoir que ses salariés détiennent le capital (en l’occurrence 74,8%) et le pouvoir de décision. Elle a été créée en 1973, la grande époque des coopératives ouvrières, à Revel (Haute-Garonne).