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La lente mise à jour des maladies professionnelles au Luxembourg


Les métiers du bâtiment sont les plus exposés aux maladies professionnelles (Photo d'illustration AFP)

Selon les chiffres des rapports annuels de l’Association Assurance Accident, le nombre de maladies professionnelles reconnues est en recul depuis 2014. Toutefois, les cas de Covid-19, qui représentaient plus de deux tiers du total des maladies professionnelles reconnues en 2020, sont venus inverser la tendance, occultant ainsi le faible taux de reconnaissance des autres pathologies et la lente actualisation de ces dernières.

Au mois d’avril 2020, alors que la Covid-19 se répandait comme une traînée de poudre à travers le globe, les différents pays s’interrogeaient quant à la reconnaissance du virus comme déclencheur de maladie professionnelle.

Le Luxembourg, par la voix du chargé de direction à l’Association d’Assurance Accident (AAA), Georges Wagner, a très vite tranché en intégrant le coronavirus dans la catégorie déjà établie des maladies infectieuses. Cette décision a immédiatement entraîné une inversion de la courbe du taux de reconnaissance des maladies professionnelles, qui était, jusque-là, en net recul depuis 2014.

Une actualisation tardive 

Pourtant, si on exclut les cas de Covid-19 des statistiques de l’AAA, le niveau des maladies professionnelles reconnues a atteint son plus bas niveau en 2020 : « Le taux de reconnaissance est susceptible d’évoluer en fonction des maladies professionnelles qui figurent effectivement dans le tableau des maladies professionnelles de l’AAA », explique Myriam Cecchetti, députée du parti d’opposition déi Leink.

Dans une lettre parlementaire datant du 14 juin 2022, elle interpelle le ministre de la Sécurité sociale sur la lente actualisation de ce même tableau : « Un tableau incomplet et daté impliquerait que les salariés malades devraient faire leur demande en « système ouvert » et établir eux-mêmes la preuve d’un lien de causalité avec les conditions de travail », ajoute-t-elle.

En effet, le tableau des maladies professionnelles est déterminé par règlement grand-ducal sur proposition d’une Commission supérieure des maladies professionnelles. Or, celle-ci s’est réunie à seulement cinq reprises entre 2007 et 2022, la dernière réunion datant du 13 mars 2014. Entre 2011 et 2021, 7 582 déclarations de médecins ont donc été introduites auprès de l’AAA. En fin de compte, uniquement 2 247 cas de maladies professionnelles ont été reconnues.

Six pathologies ajoutées depuis 2007

La dernière actualisation de la liste des maladies professionnelles remonte pour sa part au 5 juillet 2016. Ainsi, en près de 15 ans, six maladies professionnelles ont été enregistrées dans le tableau, dont le cancer du poumon ou du larynx provoqué par une asbestose. D’ailleurs, depuis 2011, L’AAA a détecté 25 de ces cas, qui sont causés par une lésion cicatricielle du tissu pulmonaire, due à l’inhalation de poussières d’amiante.

Les chiffres sont disponibles en passant le curseur sur les portions.

Un chiffre pour le moins inquiétant quand on observe les professions les plus soumises à un risque pathologique lié à une activité professionnelle : les métiers de l’électricité cumule 355 cas de maladies professionnelles, tandis que les métiers qualifiés du bâtiment (hors électriciens) en compte 290.

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