Comme chaque année à l’approche du 1ᵉʳ-Mai, le Statec publie les données collectées sur les travailleurs du pays – surtout les résidents. Voici quelques points à retenir sur ces deux dernières années.
La particularité du pays en matière de travail est résumée dès les premières lignes du rapport du Statec : en 2023, sur les 485 000 salariés au Luxembourg, 47 % sont des frontaliers (dont la moitié en provenance de France). Et seul un salarié sur quatre a la nationalité luxembourgeoise. Rien de bien nouveau si l’on regarde ce même panorama dressé en 2022. À une exception près : alors que le nombre de salariés avait crû de 21 000 personnes en 2022, avec une proportion de frontaliers identique, ils ne sont « que » 6 000 salariés de plus travaillant au Grand-Duché en 2023.
Le pays compte 485 000 salariés. (illustration Statec)
Un temps partiel voulu et non subi
Le Statec s’est aussi penché sur le travail à temps partiel des résidents. Un temps de travail réduit de manière «volontaire», est-il écrit dans le rapport et qui concerne une femme sur trois (31%) contre seulement 7 % des hommes. Des chiffres datant de 2022 et identiques à ceux de 2021. En tout, ce sont donc 18,3 % des travailleurs résidents qui exercent un emploi à temps partiel, le Luxembourg se trouvant légèrement au-dessus de la moyenne européenne.
Parmi les raisons évoquées pour justifier le temps partiel, «s’occuper d’enfants et d’adultes incapables de travailler» est cité des 28,4% des cas, devant «d’autres raisons/responsabilités familiales (12%) ou personnelles (19%)». En tout, «plus de 59% des résidents affirment que l’assistance sont les raisons principales de leur choix, avec une tendance croissante».
Souvent subi plus que choisi dans les autres pays européens, le travail à temps partiel est «volontaire» au Luxembourg, écrit encore le Statec. «Dans la moyenne européenne, le travail à temps partiel involontaire atteint un taux de 20,8 % contre 10,3 % au Luxembourg.» Un état de fait lié «à un marché du travail solide et de nombreuses opportunités d’emplois», conclut l’institut de la statistique.
Des salaires satisfaisants
Autre aspect étudié dans ce panorama : la satisfaction au travail. «Au cours de la dernière décennie, le niveau de bien-être
au travail reste constamment élevé, écrit l’institut. En 2022, 86% des salariés résidents étaient satisfaits de leur poste et 70% se sentaient suffisamment rémunérés pour leur travail. Mais parmi toutes les personnes satisfaites de leur travail, il y en a une sur quatre qui estime que son salaire ne correspond pas aux tâches qu’elle effectue et un salarié sur dix (9 %) n’est satisfait de son travail ni de son salaire.
En fait, et sans grande surprise, presque toutes les personnes qui déclarent que leur salaire est adéquat sont également satisfaites de leur travail. En revanche, ne pas avoir un salaire adapté n’est pas synonyme d’insatisfaction au travail : 70 % des personnes dont le salaire est subjectivement insuffisant sont néanmoins satisfaites de leur travail.
Les CDD donnés aux jeunes
Toutefois, tout n’est pas parfait, loin de là, surtout pour les jeunes qui se voient souvent proposé un contrat à durée déterminée : un jeune travailleur sur trois est en CDD, soit quatre fois plus que la moyenne. La principale raison avancée par ces travailleurs temporaires est qu’un CDI n’était pas disponible. Une situation subie, puisqu’ils ne sont que 4% des travailleurs temporaires à déclarer ne pas vouloir d’emploi permanent.
Enfin, le Statec rappelle qu’au Luxembourg, 60 % des personnes ont recours à des compétences numériques plus de la moitié du temps
dans leur environnement professionnel. À cet égard, le Luxembourg est le leader en Europe ; 22% des personnes lisent des
documents techniques et 13% font des calculs complexes durant la majorité de leur temps de travail.