Malgré une inflation tendant à baisser en zone euro, il reste encore du « chemin à faire » dans le cycle de relèvement des taux d’intérêt, a prévenu ce lundi le président de la banque fédérale d’Allemagne.
En moins d’un an, la Banque centrale européenne a relevé de quatre points de pourcentage ses taux directeurs, répondant de manière inédite à l’inflation durablement élevée en zone euro. L’institution va très probablement décider en juillet d’une nouvelle hausse des taux pour lutter contre l’inflation élevée, a d’ores et déjà fait savoir sa présidente Christine Lagarde.
Les décisions qui seront prises après juillet dépendront « de l’évolution des données » mais « selon moi, nous avons encore du chemin à faire », a déclaré ce lundi le président de la Banque fédérale d’Allemagne, Joachim Nagel, lors d’un congrès bancaire à Francfort. « Il est crucial que nous ramenions l’inflation à 2 % de manière durable » et cela « nécessite un niveau de taux d’intérêt suffisamment restrictif », a-t-il insisté.
Le taux d’inflation ralentit en mai au Luxembourg
Ce « faucon » partisan d’une politique monétaire stricte estime ainsi que « les signaux » vont en ce moment « clairement dans le sens d’un nouveau resserrement ». L’inflation est certes en repli, à 5,5 % en juin selon Eurostat, loin du niveau de 10,6 % en octobre, principalement en raison de la baisse des prix de l’énergie. Ces valeurs restent toutefois bien plus élevées que la cible d’inflation de 2 % visée par la BCE.
L’inflation « reste trop élevée » et il ne faut pas s’attendre à un retour de la stabilité des prix « dans un avenir proche », selon Joachim Nagel. « L’inflation s’avère plus tenace que beaucoup ne le pensaient » et c’est pourquoi « la politique monétaire doit s’avérer plus stricte et plus cohérente que ce à quoi beaucoup s’attendaient », a-t-il martelé.
La semaine dernière, la présidente de la BCE avait également adopté un ton déterminé, prévenant que la hausse des taux se poursuivrait. « Notre travail n’est pas fini », avait déclaré Christine Lagarde.