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Subventions américaines : les points de vue de Paris et Berlin se rapprochent


Le ministre français de l'Économie, Bruno Le Maire, et son homologue allemand devraient s'envoler pour Washington afin d'y négocier des amendements au plan de subventions américain. (Photo : AFP)

La France espère s’entendre avec Berlin d’ici « février » pour adopter une riposte européenne commune au plan de subventions massives des États-Unis à leur industrie, jugé protectionniste, a déclaré vendredi le ministre français de l’Industrie.

« On avance », a affirmé Roland Lescure à Berlin, en marge d’une visite d’usine de fabrication d’électrolyseurs des entreprises Siemens Energy et Air Liquide, avec son homologue allemand, Udo Philipp.

Le Conseil européen des 9 et 10 février à Bruxelles « serait une bonne date pour atterrir » et finaliser les discussions, a estimé le ministre. « On va converger d’ici là vers un accord, j’en suis à peu près convaincu », a-t-il ajouté.

Roland Lescure a confirmé la volonté des deux pays d’organiser « très vite » une visite commune de leurs ministres de l’Économie respectifs, Robert Habeck et Bruno Le Maire, à Washington pour négocier d’éventuels amendements au plan climat du président Joe Biden.

Les aides massives prévues par l’Inflation Reduction Act (IRA) pour les entreprises implantées aux États-Unis dans le secteur des véhicules électriques ou des énergies renouvelables provoquent de vives inquiétudes dans l’Union européenne. Les Européens tentent depuis plusieurs semaines d’obtenir des dérogations afin d’éviter la fuite d’entreprises européennes attirées par les aides américaines.

La Commission européenne, elle aussi mobilisée

Le président français, Emmanuel Macron, est aussi à la manœuvre pour convaincre ses partenaires d’adopter un plan européen tout aussi massif. Les Allemands refusent la création d’un fonds souverain européen pour financer des aides aux entreprises.

Le ministre français de l’Industrie s’est félicité vendredi de certaines avancées entre Paris et Berlin, notamment sur la mise en place de « crédits d’impôt » pour soutenir les industries européennes. Un accord peut également être trouvé sur une protection des achats publics européens, qui pourraient être conditionnée à un « contenu environnemental », a-t-il ajouté.

« Ni les Français ni les Allemands ne veulent développer un protectionnisme bête et méchant » contre les États-Unis, a assuré Roland Lescure.

À Bruxelles, la Commission européenne travaille, elle aussi, sur des mesures « comparables » aux subventions américaines afin de protéger l’industrie européenne face au risque de « distorsion » de concurrence, a indiqué début janvier le commissaire européen au Marché intérieur, Thierry Breton.