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Sidérurgie : restructuration et acier «vert»


Sanjeev Gupta lors de sa visite en septembre dernier à Dudelange, où il a racheté l'usine ArcelorMittal. (photo : Julien Garroy)

Le nouveau magnat de la sidérurgie en Europe, Sanjeev Gupta, veut devenir le pionnier de la production neutre en carbone d’ici 2030 et l’a encore fait savoir mardi à Milan lors du congrès World Steel Dynamics consacré à la stratégie sidérurgique de demain.

Ces dernières années, Sanjeev Gupta a bâti un empire sidérurgique devenu, avec sa holding GFG Alliance et sa filiale Liberty Steel Group, le quatrième producteur d’acier en Europe et le huitième au niveau mondial (hors Chine).

Fort de 200 sites de production dans le monde et de 30 000 employés – on se souvient que l’homme d’affaires britannique a récemment acquis sept sites sidérurgiques du géant ArcelorMittal, dont l’usine de Dudelange – Sanjeev Gupta a annoncé mardi à Milan la restructuration de l’ensemble qu’il dirige afin de le regrouper sous une seule et même entité, le Liberty Steel Group. L’objectif : «Consolider les comptes et s’atteler à développer une stratégie commune», a souligné le magnat de l’acier avant de préciser : «Nous créons une nouvelle force dans le secteur de l’acier ayant la taille, l’envergure et la flexibilité nécessaires pour ouvrir la voie à un avenir durable pour nos entreprises sidérurgiques et les collectivités dans lesquelles nous exerçons nos activités. Notre groupe intégré s’étendra dans le monde entier, avec une structure financière et directionnelle adaptée à une activité intercontinentale de notre envergure.»

Une stratégie déjà amorcée

Mais Sanjeev Gupta ne veut pas s’arrêter là et ambitionne de devenir la première entreprise sidérurgique neutre en carbone d’ici 2030. Un projet titanesque quand on sait que l’industrie du plastique, celle du ciment et celle de l’acier émettent 10 gigatonnes de CO2 par an. Pour cela, Liberty Steel Group va mettre en place une stratégie nommée «Greensteel» mettant l’accent sur l’utilisation de fours à arc électrique pour recycler la ferraille d’acier, l’exploitation de sources d’énergie renouvelables ou encore l’utilisation de l’hydrogène. Selon Liberty Steel Group, «faire de l’acier à partir de la ferraille recyclée génère moins d’un tiers des émissions de CO2 par rapport à l’acier primaire».

Le groupe sidérurgique assure également avoir déjà commencé à réduire ses émissions dues aux transports, avoir diminué la consommation d’électricité et minimisé les déchets en plus d’investir en matière d’énergies renouvelables pour certains de ses sites de production.

Mais là encore, si les intentions sont louables, Sanjeev Gupta ne s’est pas attardé sur le coût et l’investissement nécessaire pour arriver à son objectif d’ici à 2030, autrement dit dans seulement dix ans. «L’acier est la pierre angulaire de la vie moderne et GFG Alliance a toujours placé les stratégies durables au cœur de son modèle économique. Nous reconnaissons que parvenir à la neutralité carbone d’ici 2030 est un objectif très ambitieux, mais notre stratégie Greensteel est déjà bien ancrée», a tenté de rassurer Sanjeev Gupta.

Jeremy Zabatta

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