La France prévoit « évidemment » des « mesures de rétorsion » contre les États-Unis, en concertation avec l’UE, si Washington applique les sanctions contre des produits européens annoncées mercredi, a affirmé jeudi la porte-parole du gouvernement français.
« Nous avons toujours dit devant l’OMC que nous considérions qu’il vaut mieux trouver des solutions amiables plutôt que s’engager dans des conflits commerciaux », a ajouté Sibeth Ndiaye sur BFMTV et RMC, au lendemain de l’annonce par les États-Unis de droits de douanes punitifs à venir sur ces produits. « Je regrette que nous soyons engagés dans cette guerre commerciale avec les États-Unis car, quand on se fait la guerre, on a assez peu de chances de voir la croissance collective augmenter », a-t-elle ajouté en estimant que dans une telle situation « au final, ça n’apporte rien à personne ».
Interrogée sur ce que pourraient être les mesures de rétorsion, elle a fait remarquer qu’ « à ce stade, on est dans une menace des Américains » et « pas dans la réalisation » de ces menaces, refusant de s’avancer sur la forme qu’elles pourraient prendre. « Nous avons toujours dit aux États-Unis, depuis plusieurs mois, que nous considérions qu’il vaut mieux trouver des solutions amiables plutôt que s’engager dans des conflits commerciaux », a insisté Sibeth Ndiaye.
« L’Europe ne se laissera pas faire »
Elle a plaidé pour « discuter avant d’en arriver là », en estimant qu’ « en dix jours on peut faire beaucoup de choses ». Mais, « s’ils ne sont pas dans une attitude d’apaisement, l’Europe ne se laissera pas faire », a-t-elle mis en garde.
Les États-Unis ont annoncé mercredi qu’ils allaient frapper 7,5 milliards de dollars de produits européens de droits de douane punitifs, quelques heures seulement après avoir remporté une « grande victoire » à l’OMC dans l’interminable affaire des subventions à Airbus. Ces surtaxes douanières seront imposées à partir du 18 octobre : 10% sur les avions importés de l’Union européenne et 25% sur d’autres produits, dont le vin, le fromage, le café et les olives, selon une liste publiée par les services du représentant américain au Commerce (USTR).
La majeure partie des sanctions sera appliquée aux importations en provenance de la France, de l’Allemagne, de l’Espagne et du Royaume-Uni, « les quatre pays à l’origine des subventions illégales » accordées à l’avionneur européen, a précisé l’USTR.
LQ/AFP