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Sanctionnées sur les frais, les banques allemandes chiffrent les dégâts


La place bancaire allemande a été prise de cours par la décision de justice fin avril. (illustration AFP)

La seconde banque allemande Commerzbank a annoncé jeudi devoir provisionner des dizaines de millions d’euros, tout comme sa rivale Deutsche Bank, après un arrêt retentissant de la justice allemande sur les frais bancaires qui va peser sur tout le secteur.

L’arrêt de la Cour fédérale de fin avril conduira à une provision « en dizaines de millions d’euros » qui sera comptabilisée au deuxième trimestre, a indiqué la directrice financière du groupe bancaire en pleine restructuration, Bettina Orlopp, lors d’une conférence. Les juges de Karlsruhe ont créé la sensation le 27 avril en affirmant que le silence ne vaut pas consentement chez les clients bancaires.

En l’espèce, Postbank, filiale de Deutsche Bank dans la banque détail, était attaquée par des associations de consommateurs contestant des augmentations de frais de comptes bancaires facturées sans que les clients aient exprimé leur accord.

L’arrêt a pris le secteur par surprise alors qu’il avait reçu gain de cause dans ce dossier dans toutes les instances judiciaires précédentes. La semaine dernière, la première banque allemande Deutsche Bank avait été la première à chiffrer l’impact prévu de la décision.

Des centaines de millions, voire des milliards

Dans le détail, 100 millions de provisions seront passées en vue de réclamations de clients sur un trop-payé de frais bancaires, pouvant remonter jusqu’au 1er janvier 2018 selon l’association soucieuse de la protection des consommateurs, Stiftung Warentest. S’ajouteront 200 millions d’euros de recettes en moins attendues chez Postbank et chez sa maison mère lors des deuxième et troisième trimestres. La situation devrait se normaliser en fin d’année, a affirmé James von Moltke, directeur financier de l’établissement.

Courant mai, le gendarme financier allemand Bafin a estimé que l’arrêt de référence pourrait conduire à un coût de trois milliards d’euros dans le pire des cas pour les banques privées, mutualistes et caisses d’épargne, mettant à mal un secteur dont la faible rentabilité est déjà proverbiale.

Le lobby bancaire allemand regroupé dans la « Deutsche Kreditwirtschaft » n’a pas communiqué d’évaluation globale du coût engendré par la décision, qui sera fait « au cas par cas » par les établissements.

Les juges ne se sont eux pas prononcé sur le niveau des frais de gestion de compte. Ces derniers sont en hausse de près de 40% depuis 2015, selon le portail finanz-szene.de.

LQ/AFP

Un commentaire

  1. Bernard Ducat

    Il était grand temps que les banques admettent quand même que c’est nous qui leur prêtons de l’argent et même que nous devrions toucher des intérêts pour ça, ou à tout le moins ne pas payer de frais.