Le groupe britannique Whitbread, maison mère des hôtels Premier Inn et de chaînes de restaurants, a annoncé mardi un projet de 6.000 suppressions d’emplois, soit 18% de ses effectifs, en raison d’une fréquentation toujours plombée par la crise sanitaire.
Whitbread explique dans un communiqué qu’il va ouvrir une période de consultation sur ce plan en tablant sur le fait qu’une majorité des suppressions de postes se fera via des départs volontaires.
Premier Inn, chaîne hôtelière de milieu de gamme, est l’une des plus connues au Royaume-Uni, avec plus de 800 établissements dans le pays, notamment des pubs ou des restaurants de viande.
« La demande de voyages reste faible et nous devons prendre des décisions très difficiles », avertit la directrice générale Alison Brittain.
Whitbread évoque en outre le retrait programmé fin octobre du dispositif de chômage partiel, une échéance qui inquiète nombre d’entreprises dont l’activité peine à repartir.
Cette réduction d’effectifs « montre malheureusement que le coronavirus a changé le monde de Whitbread pour de bon et sans des hôtels pleins, le groupe n’est pas rentable », note Emilie Stevens, analyste chez Hargreaves Lansdown.
La fréquentation des hôtels et restaurants, qui ont rouvert début juillet au Royaume-Uni, devrait être largement inférieure à la normale à court et moyen terme, qu’il s’agisse de la clientèle d’affaires ou touristique.
Londres et les grandes villes du pays, qui concentrent une large part de l’activité de Whitbread, sont en outre privés de touristes étrangers.
Des casses limitées
Le groupe précise que les taux d’occupation dans ses établissements britanniques ont atteint en moyenne 51% en août. Les Britanniques partant moins à l’étranger, il note toutefois des taux plus élevés dans des destinations de bord de mer ou des lieux touristiques dans le pays.
Ses restaurants ont eux limité la casse le même mois, principalement grâce au programme de subventions des repas mis en place par le gouvernement pour relancer le secteur.
Whitbread ajoute que son activité pour les deux premières semaines de septembre se comporte mieux que l’ensemble du marché, mais estime qu’il est difficile d’avoir de la visibilité compte tenu notamment des restrictions mises en place dans différentes villes et régions du pays.
En outre, dans une déclaration au Parlement prévue mardi, le Premier ministre Boris Johnson va confirmer que les pubs, bars et restaurants devront fermer à 22h à partir de jeudi en Angleterre.
Il devrait en outre changer de position et encourager les Britanniques à travailler de chez eux s’ils le peuvent, au risque de pénaliser un peu plus le secteur de la restauration.
Les suppressions d’emplois annoncées par Whitbread s’ajoutent à la longue liste des plans sociaux qui frappent nombre d’entreprises au Royaume-Uni, surtout dans le transport aérien, les commerces et la restauration.
La plus grande chaîne de pubs au Royaume-Uni, Wetherspoon, a annoncé également mardi vouloir supprimer jusqu’à 450 emplois dans ses établissements situés dans six aéroports britanniques.
La pandémie de nouveau coronavirus pourrait coûter au total un million d’emplois au pays cette année, les coupes les plus sévères étant attendues sur le trimestre en cours, prévenait la semaine dernière le centre de recherche Institute for Employment Studies (IES).
AFP