L’économie du Luxembourg, qui entend se diversifier, a continué à croître, non sans mal, secouée par les incertitudes européennes et internationales. Mais au-delà des aspects macroéconomiques, le tissu luxembourgeois a réussi sa marche en avant en s’appuyant sur ses nombreux secteurs clés nourrissant une croissance.
Une place financière contrastée
En deux ans, le secteur bancaire luxembourgeois a connu plusieurs plans sociaux. Mais malgré cette sinistre succession de plans, les effectifs de ce secteur sont en hausse depuis 2015. Paradoxe ou chiffres trompeurs ? À l’approche d’un nouveau plan social chez RBC pouvant mettre sur le carreau près de 226 personnes, les regards se tournent en deuxième partie d’année vers le secteur bancaire luxembourgeois.
Lors de ces deux dernières années, le secteur voit passer sept plans sociaux. Pourtant, à en croire les données de la Banque centrale du Luxembourg et du régulateur luxembourgeois, la CSSF, les effectifs du secteur, avec 26 638 personnes, sont en hausse de 0,6 % et même de 2,9 % depuis 2015. Les raisons évoquées pour expliquer le paradoxe de la concomitance entre plans sociaux et croissance de l’emploi sont nombreuses : changement des métiers de la banque, digitalisation, externalisation des services dans d’autres pays, environnement bancaire complexe, le tout enrobé d’une politique européenne de taux bas.
Poussée de fièvre commerciale
Fin mai, le nouveau centre commercial Cloche d’or et ses 125 enseignes ouvrent avec l’ambition d’attirer huit millions de clients par an. Quelques mois plus tard, les Galeries Lafayette débarquent au centre-ville en intégrant le Royal Hamilius avec l’ambition d’attirer 4,5 millions de clients par an. Enfin, en décembre, c’est du côté du Kirchberg que s’ouvre un nouveau centre commercial avec Infinity, qui compte 22 commerces. En l’espace d’une petite année, trois centres commerciaux fleurissent donc dans la capitale.
Cette poussée dans le commerce de détail soutient l’emploi avec une progression des effectifs de plus de 5 % sur un an au 2e trimestre. Sans l’ouverture de ces centres commerciaux, l’emploi aurait ralenti de 3,9 % au 4e trimestre 2018, à 3,8 % puis à 3,7 % au 2e trimestre 2019. Cet élan dans le commerce de détail contribue également à une croissance plus forte du nombre des frontaliers français. Leur part dans le commerce de détail passe de 33 % en début d’année à 35 % à la mi-2019.
Brexit, guerre commerciale…
Dans un contexte économique européen et international difficile, miné par un ralentissement de la croissance et les incertitudes politiques entretenues par le Brexit ou encore la guerre commerciale entre les États-Unis et la Chine, le Luxembourg voit son économie ralentir, notamment dans l’industrie. En fin d’année 2019, au 3e trimestre, le PIB croît de 3 % par rapport au troisième trimestre de 2018 et de 0,2 % par rapport au trimestre précédent. La croissance annuelle du PIB est donc révisée par le Statec : elle n’est que de 3,2 % au lieu de 3,7 % pour le deuxième trimestre et de 0,3 % au lieu de 1 % pour le premier trimestre.
Google entretient le mystère
En décembre 2017, le Premier ministre, Xavier Bettel, et le ministre de l’Économie, Étienne Schneider, avait annoncé que Google avait choisi Bissen comme site potentiel pour accueillir un gigantesque centre de données. Depuis lors, Google a cultivé le mystère sur ses intentions, ce qui a débouché sur une crise politique dans la commune de Bissen.
En effet, la possible arrivée du géant américain s’est accompagnée d’une série de questions sur les infrastructures nécessaires, la consommation d’énergie, les conséquences économiques mais également environnementales, sans oublier l’aménagement nécessaire du PAG de la commune. En 2019, Google sort du silence en dépêchant un de ses dirigeants sur place afin de rassurer la population sans pour autant véritablement dévoiler ses intentions. Affaire à suivre en 2020.