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Plan Juncker : les Etats peu enthousiastes pour abonder le fonds d’investissement


Les Etats membres de l’UE ont fait part de leurs réticences jeudi pour abonder le fonds destiné à mobiliser 315 milliards d’euros d’investissement sur le continent, malgré les appels du pied du président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker.

« J’entends dire que certains dirigeants se sont exprimés pour dire qu’en terme de volume global, le paquet est très insuffisant. Il y a la possibilité pour les Etats membres de contribuer au financement du capital, ce sera pris en compte par la Commission dans l’évaluation de la situation budgétaire des différents pays », a affirmé Jean-Claude Juncker, à son arrivée à un sommet européen à Bruxelles.

Pour encourager les États membres à abonder le nouveau fonds, la Commission européenne propose que les sommes versées ne soient pas comptabilisées dans le calcul de leur déficit. « Donc il n’y a pratiquement aucune raison pour ne pas participer au financement », a-t-il souligné. Jean-Claude Juncker a déjà lancé des appels du pied à de maintes reprises aux pays bénéficiant de marges budgétaires, comme l’Allemagne, pour apporter une contribution au fonds d’investissement. « J’attends maintenant des propositions concrètes et pas seulement « paroles, paroles ». J’ai besoin de « money, money », d’argent sonnant et trébuchant », avait-il déclaré mercredi au Parlement européen.

Mais la chancelière allemande Angela Merkel s’est contentée d’un soutien a minima jeudi et a préféré insister sur la nécessité de poursuivre les réformes structurelles en Europe. « Nous ne sommes toujours pas dans une situation économique facile, c’est pourquoi nous devons faire trois choses : nous pouvons lancer le plan d’investissement (…) qui doit maintenant se remplir de projets concrets. Par ailleurs, il faut évidemment gagner la confiance, c’est à cela que répond la mise en oeuvre du pacte de stabilité et de croissance », a déclaré Mme Merkel.

De son côté, la France va « appuyer ce plan d’investissement (…) pour que dans notre propre pays il y ait davantage d’investissement et davantage de soutien à la croissance », a indiqué le président François Hollande. Plus direct, le Premier ministre finlandais a affirmé que son pays ne ferait « aucune contribution » au fonds d’investissement tandis que la présidente lituanienne Dalia Grybauskaite n’a pas caché son scepticisme en jugeant la structure du plan Juncker « pour le moment créative ». « Au moins, les intentions sont bonnes », a-t-elle commenté. La Belgique a elle aussi refusé de contribuer au plan d’investissement à ce stade. « Je ne vais pas mettre d’argent sur la table sans savoir d’abord quelles sont les propositions concrètes pour faire fonctionner ce fonds », a déclaré le Premier ministre Charles Michel. « Je veux que ce fonds soit mobilisé surtout au départ d’argent privé », a-t-il encore insisté.

AFP

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