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Perquisition chez Portugal Telecom


Les enquêteurs présents chez l’opérateur recherchaient des preuves de fraude aggravée concernant des opérations financières impliquant le groupe Espirito Santo.

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La perquisition intervient à quelques jours de l’assemblée générale des actionnaires de la holding, qui doivent se prononcer lundi prochain sur la vente des actifs portugais de Portugal Telecom à Altice. (Photo : Stefan Osorio)

Le siège de Portugal Telecom à Lisbonne faisait hier l’objet d’une perquisition judiciaire dans le cadre d’une enquête sur des soupçons de fraude liés à un prêt controversé accordé à une société du groupe Espirito Santo, a-t-on appris de sources concordantes.

Rioforte, une des holdings du groupe Espirito Santo entre-temps en faillite, avait échoué à rembourser en juillet 897 millions d’euros à Portugal Telecom, dont le titre avait été durement sanctionné en bourse.

Le parquet général a confirmé dans un communiqué la perquisition en cours, précisant que l’enquête porte sur des soupçons de fraude aggravée dans le cadre de placements financiers effectués par Portugal Telecom.

« Portugal Telecom fera tout pour collaborer avec les autorités », a assuré une porte-parole de la holding PT SGPS, révélant que l’enquête vise le prêt accordé à Rioforte, une des holdings luxembourgeoises du groupe.

> Un prêt controversé

Des inspecteurs du fisc et de l’autorité de régulation des marchés financiers portugais participaient à l’opération. Le président du gendarme de la Bourse de Lisbonne Carlos Tavares avait estimé, en juillet, que l’octroi du prêt pourrait impliquer « d’éventuels comportements criminels ».

La perquisition intervient à quelques jours de l’assemblée générale des actionnaires de la holding, qui doivent se prononcer lundi prochain sur la vente des actifs portugais de Portugal Telecom à Altice, maison mère de l’opérateur français Numericable-SFR. Portugal Telecom SGPS est une société distincte des actifs de Portugal Telecom, rassemblés sous le nom de PT Portugal et intégrés dans l’opérateur brésilien Oi, en mai, dans le cadre d’une fusion en cours.

Oi avait annoncé le 9 décembre son intention de vendre pour 7,4 milliards d’euros PT Portugal à Altice, mais les actionnaires de PT SGPS disposent d’un droit de veto.

Le prêt accordé en avril à Rioforte avait semé la discorde entre Portugal Telecom et Oi, mettant à mal une fusion censée donner naissance à un géant des télécommunications du marché lusophone.

Les termes de l’alliance ont été revus en juillet et la part de la holding Portugal Telecom dans la future entité, d’abord fixée à 39,7 %, devait être réduite à 27,5 %.

Le prêt controversé a coûté sa place au président de Portugal Telecom, Henrique Granadeiro, qui a démissionné en août, se disant surpris de la situation de cessation de paiement généralisée au sein du groupe Espirito Santo.

Deux mois après, le président directeur général d’Oi et ancien dirigeant de Portugal Telecom Zeinal Bava avait également jeté l’éponge.

Selon l’hebdomadaire Expresso, un audit sur l’affaire, mené par le cabinet PricewaterhouseCoopers, met gravement en cause la gestion de l’entreprise par ses anciens dirigeants.

Une cinquantaine de petits porteurs, qui se sentent lésés par le prêt à Rioforte, ont annoncé leur intention de saisir le Tribunal de commerce, accusant Portugal Telecom de ne pas avoir respecté le principe de juste répartition des risques.

Après l’effondrement du cours de Portugal Telecom en bourse, certains actionnaires avaient subi des pertes allant jusqu’à 400 000 euros.

Le Quotidien/AFP

 

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