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OVHcloud, coup dur pour un fleuron de la tech française


Après l'incendie d'OVHcloud à Strasbourg, des interrogations surviennent sur d'éventuelles pertes définitives de données. (Photo : sapeurs-pompiers du Bas-Rhin)

OVHcloud, qui vient de voir l’un de ses centres de données à Strasbourg partir en fumée, a souvent été cité en exemple comme l’une des réussites françaises dans la tech.

De nombreux sites internet français, mais aussi étrangers ont été perturbés à la suite de l’incendie survenu dans la nuit de mardi à mercredi, sans que l’entreprise se prononce dans l’immédiat sur l’ampleur des pertes de données pour ses clients.

« En plus de 20 ans dans l’hébergement et les centres de données, je n’ai jamais rien vu de pareil », a commenté Arnaud de Bermingham, le président de Scaleway, une filiale d’Iliad/Free concurrente d’OVHCloud.

« C’est très triste pour toute la tech française, alors que justement on essaie d’exister face aux Gafam », les géants technologiques américains Google, Amazon, Facebook, Apple ou Microsoft.

OVHcloud – alors OVH – a été fondée en 1999 par Octave Klaba, qui était arrivé en France de Pologne à l’adolescence. Il se lance dans l’hébergement de sites web avec quelques serveurs, et parvient à obtenir un appui de Xavier Niel, le fondateur de Free.

L’entreprise a fait une percée ces dernières années dans le domaine stratégique du « cloud »: l’offre de ressources informatiques mutualisées dans des grandes centres de données, dont Amazon, Microsoft, Google, IBM ou le chinois Alibaba sont les champions.

L’hébergeur est aussi l’un des ténors de Gaia X, l’initiative franco-allemande pour défendre la maîtrise de l’Europe sur ses données. Il a par ailleurs été cité comme un recours à Microsoft pour gérer le futur entrepôt français de données de santé (« Health Data Hub »).

Bientôt une entrée en Bourse ?

L’entreprise, qui compte 2 450 collaborateurs et 32 centres dans le monde, avait annoncé la semaine dernière qu’elle se « préparait » à rentrer en Bourse, la marque ultime de la réussite et une rareté dans le secteur de la tech française.

Elle pourrait ainsi rejoindre l’éditeur de logiciels Dassault Systèmes, qui s’était lancé à la Bourse de Paris en 1996 et fait aujourd’hui partie de l’indice vedette CAC 40, ou le spécialiste du ciblage publicitaire Criteo, longtemps figure de proue de la « French tech » à la suite de son entrée en fanfare sur le Nasdaq américain en 2013, même si son étoile a depuis un peu pâli.

Une telle opération marquerait une étape majeure pour tous ceux qui cherchent à promouvoir la filière technologique française, à commencer par le gouvernement qui place beaucoup d’espoirs politiques dans la réussite de la « start-up nation ».

OVHcloud n’est pas le seul fournisseur de services cloud français, mais il est le plus gros. Les autres acteurs sont principalement Scaleway et Outscale (filiale de Dassault Systèmes).

Après l’incendie, OVHcloud va faire l’objet de beaucoup de questions sur son architecture industrielle, dont elle vante souvent l’exclusivité – un argument qui pourrait se retourner contre elle.

« OVHcloud a décidé de construire lui-même ses propres datacenters. Chez Outscale, on préfère s’appuyer sur des experts, des leaders mondiaux spécialisés qui savent construire des bâtiments sécurisés », a ainsi souligné le directeur de la stratégie d’Outscale David Chassan.

AFP

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