Carlos Ghosn, ex-patron des constructeurs d’automobiles Renault et Nissan actuellement détenu au Japon, va de nouveau y être inculpé pour abus de confiance à l’issue de sa garde à vue lundi, ont affirmé vendredi des médias locaux.
Le bureau des procureurs de Tokyo va mettre Carlos Ghosn en examen, l’accusant d’avoir détourné des fonds de Nissan. Il est soupçonné d’avoir utilisé une ou plusieurs entreprises « coquilles vides » pour faire passer des fonds émanant du groupe nippon vers une société d’investissement détenue par son fils Anthony, selon les détails donnés par la chaîne publique NHK citant une source proche de l’enquête.
L’agence de presse Kyodo a également indiqué que Carlos Ghosn serait de nouveau inculpé lundi.
Les enquêteurs requièrent désormais la coopération des autorités américaines dans le but d’entendre le fils de Ghosn, ajoute la NHK.
La quatrième
Arrêté la première fois à son arrivée en jet privé à Tokyo le 19 novembre 2018, Carlos Ghosn est déjà sous le coup de trois inculpations pour minoration de déclarations de revenus et abus de confiance aggravé lié à une tentative de faire couvrir des pertes financières personnelles par Nissan. Il avait été libéré sous caution le 6 mars après 108 jours de prison et assigné à résidence à Tokyo, mais il a été interpellé de nouveau moins d’un mois plus tard sur de nouveaux soupçons.
L’intéressé et sa famille nient toute malversation et dénoncent un complot ourdi par Nissan, alors qu’il préparait la fusion du groupe japonais avec son partenaire français Renault, une évolution de l’alliance déplaisant à la partie japonaise. Le principal avocat de Ghosn, Junichiro Hironaka, a déposé plusieurs recours depuis la ré-arrestation de son illustre client mais les juges les ont rejetés, autorisant son maintien en garde à vue jusqu’à lundi.
LQ/AFP