Le nombre de chômeurs (catégorie A) a enregistré une hausse exceptionnelle sur un mois en avril (+843.000, soit +22,6%) mais qui s’explique aux trois quarts par le transfert, du fait du confinement, de demandeurs d’emploi précédemment inscrits en activité réduite (B et C), a annoncé Pôle emploi jeudi.
Au total, l’effectif des catégories A, B et C ne s’accroit que de 209.300, soit +3,6%, ce qui constitue néanmoins « la plus forte hausse mensuelle jamais enregistrée » depuis la création de ces statistiques en 1996 et il franchit pour la première fois la barre des six millions à 6,064 millions. Du fait du confinement intégral en avril, beaucoup de salariés en contrats courts (intérim ou CDD), qui étaient déjà inscrits en catégorie B (activité réduite de moins de 78 heures) ou C (plus de 78 heures) n’ont plus travaillé du tout et ont basculé en A.
En conséquence, après une hausse déjà historique de 7,1% le mois précédent, le nombre de demandeurs d’emploi en catégorie A a augmenté de 22,6% pour s’établir à 4,575 millions, un nouveau record. Mais le nombre de ceux en activité réduite (B, C) a lui diminué fortement (-29,9%). « Ainsi, trois quarts de la hausse en catégorie A est liée à des demandeurs d’emploi en activité réduite (catégories B et C) le mois précédent et qui ont cessé toute activité », explique Pôle emploi.
Le quart restant est le résultat de la différence entre les entrées directes en catégorie A de personnes non inscrites en mars et les sorties de Pôle emploi. Or, avec une chute de 35%, les sorties de Pôle emploi ont atteint « leur minimum historique » selon l’opérateur, du fait d’une chute des embauches, des entrées en stage ou en formation. Bien qu’elles restent supérieures aux sorties, les inscriptions à Pôle emploi ont elle aussi fortement diminué (-19%).
Une hausse jugée prévisible
« Certaines personnes ont sans doute, compte tenu de la situation, différé leur entrée sur le marché du travail », souligne Pôle emploi. Les entrées pour fin de mission d’intérim ou fin de contrat reculent (-18.000 et -4.600) « mais restent à des niveaux élevés ».
Dans un communiqué, le ministère du Travail a jugé que cette hausse du chômage « était prévisible car avril est le premier mois intégralement marqué par le confinement » qui a conduit « à des non-renouvellements de missions d’intérim ou de contrats courts ainsi qu’à une baisse des embauches en contrats de courte durée ». « Le chômage augmente donc parce que les entreprises, dans le contexte actuel, n’embauchent plus, mais pas parce qu’elles licencient massivement », en conclut le ministère.
LQ / AFP