La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, s’entretiendra samedi après-midi avec le Premier ministre britannique, Boris Johnson, pour un « état des lieux » des négociations actuellement dans l’impasse sur la relation post-Brexit, a annoncé vendredi un porte-parole de l’exécutif européen.
Cet entretien téléphonique, le troisième des deux dirigeants depuis l’intensification des négociations entre Londres et l’UE, a été confirmé par un porte-parole britannique. Il servira « à faire le point sur l’état des pourparlers », a-t-il indiqué.
Il interviendra à l’issue de deux semaines de discussions intensives, qui n’ont pas permis de se rapprocher d’un accord – notamment sur la question sensible de la pêche –, renforçant la menace d’un « no deal » aux conséquences potentiellement dévastatrices.
Les pourparlers doivent reprendre formellement dimanche à Londres, selon une source diplomatique.
« Malgré les efforts de l’UE pour trouver des solutions, de très graves divergences subsistent », a annoncé mercredi soir dans un tweet le négociateur européen Michel Barnier.
Les deux parties restent loin d’un accord sur la pêche
Mi-novembre était considéré comme la limite au-delà de laquelle un éventuel accord commercial ne pourrait pas entrer en vigueur à temps pour le 1er janvier 2021, quand le Royaume-Uni, qui a officiellement quitté l’UE le 31 janvier, cessera d’appliquer les normes européennes.
Selon Michel Barnier, les pourparlers continuent de buter sur trois sujets : l’accès des Européens aux eaux poissonneuses britanniques, les garanties réclamées à Londres en matière de concurrence, et la manière de régler les différends dans le futur accord.
« Il s’agit là de conditions essentielles pour tout partenariat économique », a-t-il insisté mercredi, ajoutant que l’UE était « prête pour tous les scénarios ». Y compris celui d’un « no deal ».
Selon plusieurs sources, Michel Barnier a informé les ambassadeurs des États membres que les deux parties restaient loin d’un accord sur la pêche, sujet très sensible pour quelques capitales, dont Paris.
Sur les conditions de concurrence équitables, Londres bloque sur la volonté de l’UE de pouvoir instaurer immédiatement des mesures pour protéger le marché européen et ses entreprises si le Royaume-Uni divergeait de ses engagements, par exemple en matière de droit du travail ou d’environnement.
L’UE entend d’ailleurs mettre en place un mécanisme « robuste » pour régler les différends si l’une des deux parties ne respecte pas le futur accord, notamment en matière de concurrence.
LQ/AFP