La SuperDrecksKëscht (SDK) conseille près de 5 000 entreprises depuis 1992. Des conseils qui ont évolué avec le temps, jusqu’à embrasser l’économie circulaire. Avec de sérieuses économies à la clef.
Il ne s’agit plus aujourd’hui seulement d’éliminer les déchets, mais d’en créer le moins possible. La SDK montre aux entreprises comment faire.
Tout commence par l’élaboration d’un plan de gestion et de prévention des déchets – ce dernier point a valeur de priorité pour le gouvernement – entre les entreprises et la SuperDrecksKëscht (SDK). Les conseillers de cette superpoubelle commencent par identifier les déchets à recycler dans chacune des entreprises.
«D’expérience, nous savons quels types de déchets nous allons trouver dans quel type d’entreprise», note Thomas Hoffmann, attaché de direction de la SuperDrecksKëscht. Ensuite, il faut organiser le tri, mettre en place des conteneurs de collecte adaptés et des mesures au sein de l’entreprise pour faire participer les employés. Reste à fixer quelle entreprise se chargera de l’élimination des déchets. «Nous avons juste une fonction de conseil et d’accompagnement», précise Thomas Hoffmann.
Éviter l’accumulation de déchets en amont
Le plus gros cheval de bataille de la SDK consiste à amener les entreprises à éviter l’accumulation de déchets. «Ce n’est pas le point le moins important», explique Thomas Hoffmann. «Souvent, les changements à opérer sont évidents : utiliser du papier recyclé, remplacer les gobelets en plastique par des tasses réutilisables, changer les emballages. Nous mettons à leur disposition des tableaux présentant des alternatives à adopter.»
Les bons élèves sont récompensés par le label SuperDrecksKëscht. Les autres ne sont pas exclus pour autant. Seules 60 % des entreprises suivies par la SDK sont parvenues à obtenir le fameux label. Les critères sont stricts et toutes les entreprises ne sont pas désireuses de le décrocher. Certaines avouent être prêtes à certains changements, mais n’ont pas nécessairement les moyens matériels ou humains pour pousser leur projet jusqu’au bout du plan de gestion. Une fois ce label obtenu, les entreprises doivent maintenir leurs efforts. La SDK les accompagne et leur rend visite une fois par an. Parfois, des visites-surprises sont organisées.
Transformer les déchets en matière secondaire
L’offre de conseils de la SDK aux entreprises n’a cessé de s’étoffer ces dernières années. Les conseils sont notamment adaptés aux principes de l’économie circulaire. «Nous sommes un des acteurs qui collaborent avec l’administration de l’Environnement pour mettre en place la stratégie du gouvernement en la matière», explique Thomas Hoffmann. «Nous montrons aux entreprises les avantages de cette économie et les aidons à développer des projets en la matière en leur sein. Si elles ont des idées, nous les dirigeons, par exemple, vers Luxinnovation, ou leur faisons part de nos propres projets, comme Flécken a Léinen.» Au lieu d’éliminer les déchets, les entreprises peuvent les surcycler en les transformant en matières premières secondaires, soit en faisant du neuf avec de l’ancien.
Selon Thomas Hoffmann, la SDK se verrait comme un créateur de liens entre les entreprises et les projets qui pourraient les intéresser. La question des déchets n’est plus seulement d’ordre écologique, elle devient aussi économique. «Malheureusement, il est impossible de recycler un produit à 100 %, souligne Thomas Hoffmann. C’est un problème. C’est pourquoi nous cherchons des partenaires – pour la SDK dans un premier temps, puis pour les entreprises – qui sont spécialisés dans le recyclage de produits particuliers pour tirer un maximum du potentiel de recyclage du produit.»
Malgré quelques irréductibles irrecyclables – le ciment, l’éternit et l’amiante –, la SDK et les entreprises à son écoute font fi de l’obsolescence programmée. Elles réduisent les déchets au maximum et essayent de limiter leur production. C’est l’art du recyclage durable.
Sophie Kieffer.