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L’UE veut créer une agence contre le blanchiment d’argent


"Chaque nouveau scandale de blanchiment est un scandale de trop", a affirmé Valdis Dombrovskis. (photo AFP)

La Commission européenne a annoncé mardi qu’elle souhaitait créer une agence contre le blanchiment d’argent dans le cadre de propositions législatives destinées aussi à mieux lutter contre le financement du terrorisme, après plusieurs scandales ayant impliqué des banques de l’UE.

Cette nouvelle entité sera notamment chargée de superviser et coordonner les autorités nationales. « L’objectif est d’améliorer la détection des transactions et activités douteuses et de combler les failles utilisées par les criminels », a expliqué la Commission dans un communiqué. La nouvelle agence, qui emploiera environ 250 personnes, devrait être opérationnelle à partir de 2024.

Les règles européennes contre le blanchiment « sont parmi les plus strictes au monde. Mais elles doivent maintenant être appliquées de manière cohérente et faire l’objet d’une surveillance étroite pour s’assurer qu’elles sont réellement efficaces », a expliqué le vice-président de la Commission, Valdis Dombrovskis.

Ce projet avait été annoncé il y a un an, après plusieurs scandales. Parmi lesquels, celui lié à Danske Bank, au cœur d’une affaire de blanchiment d’environ 200 milliards d’euros entre 2007 et 2015 via sa filiale estonienne, une affaire qui a aussi éclaboussé la Deutsche Bank.

Les affaires ont souvent concerné des filiales de banques basées dans les États baltes de l’UE utilisées par des Russes fortunés pour des transactions douteuses. La troisième plus grande banque de Lettonie, ABLV, avait été fermée en 2018 après avoir été accusée de blanchiment au profit de clients russes et de violation des sanctions contre la Corée du Nord. Le mois dernier, les bureaux de Nordea au Danemark ont été perquisitionnés dans le cadre d’une enquête sur le blanchiment de capitaux.

Cryptomonnaies, paiements en cash…

Les activités financières suspectes pèsent environ 1% du produit intérieur brut de l’UE, soit quelque 130 milliards d’euros, selon l’agence européenne de police Europol.

« L’ampleur du problème ne peut être sous-estimée et les failles que les criminels peuvent exploiter doivent être comblées », a déclaré la commissaire européenne aux services financiers, Mairead McGuinness. « Il ne suffit plus que les États membres fassent séparément ce qu’ils font, il faut une supervision et une coordination actives », a-t-elle expliqué.

Outre la nouvelle autorité, la Commission a proposé mardi une harmonisation des règles financières dans l’UE imposant par exemple aux banques de connaître leurs clients ou d’identifier les propriétaires d’actifs derrière des montages financiers opaques. Les registres nationaux des banques devront notamment être interconnectés pour faciliter les enquêtes internationales. Par ailleurs, l’application des règles anti-blanchiment sera étendue à l’ensemble du secteur des cryptomonnaies afin d’assurer la traçabilité de transferts financiers en bitcoin. Bruxelles veut également instaurer une limite de 10 000 euros pour les paiements en cash au sein de l’UE. Dans certains pays membres, il n’existe aucun plafond pour le paiement en liquide, qui facilite pourtant le recyclage d’argent sale.

LQ/AFP

 

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